C’est un petit coup de force que vont tenter les écologistes du conseil régional d’Ile-de-France vendredi soir. Cécile Duflot va en effet soumettre au vote à l’assemblée territoriale un voeu sur la sortie du nucléaire. Un tel vote n’aura aucune valeur juridique, mais l’objectif est bien sûr politique pour la patronne d’Europe Ecologie-Les Verts, à mois de deux semaines de la primaire socialiste.
"Ça ne se présente pas sous la forme d’un caprice", assure Cécile Duflot, interrogée par Europe 1. Quand on voit les conséquences de Fukushima, dans un pays technologiquement avancé, on doit organiser la sortie du nucléaire. Et oui, évidemment, ne pas vouloir s’engager dans cette voie rendrait impossible le fait d’engager un gouvernement avec les écologistes. Aujourd’hui, c’est une évidence."
Les socialistes vont s’abstenir
En coulisses, les conseillers régionaux socialistes ont du mal à cacher leur agacement. "Cécile Duflot a voulu faire un coup. Ça ne marche pas", lâche-t-on aisément. Du coup, c’est l’union sacrée. Selon les informations d’Europe 1, les aubrystes, favorables à la sortie du nucléaire, et les Hollandais, plus mesurés sur le sujet, vont tous s’abstenir lors du vote.
C’est d’abord la forme, plus que le fond, qui est discuté. "Face à des sujets aussi lourds que la question du nucléaire, aussi important à la fois par rapport à l’avenir de notre société par rapport à la question énergétique, on ne peut pas les traiter de cette manière-là", peste le conseiller régional socialiste Christophe Borgel, par ailleurs secrétaire national PS aux élections.
Pour les socialistes, il est donc urgent d’attendre le résultat des primaires, et l’identité du candidat. Qui aura la lourde tâche de trancher le sujet du nucléaire, pomme de discorde avec les alliés écologistes.