Même si le candidat UMP pour 2017 sera désigné non plus par les seuls militants UMP mais à l'issue d'une primaire ouverte, la tête de l'UMP reste plus que jamais convoitée. Ce poste "gelé" pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy est dorénavant un véritable "tremplin" pour la prochaine présidentielle. L'actuel patron de l'UMP Jean-François Copé, qui vise 2017, souhaite donc à tout prix le conserver.
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264.000 militants seront appelés à élire leur président, lors du congrès de l'UMP en novembre prochain. A quatre mois du grand rendez-vous, les prétendants affluent. Certains se sont d'ores et déjà déclarés, d'autres ne l'excluent pas. Etat des lieux des candidats.
Pour eux, il n'y a pas de doute
C'est le premier sur la ligne de départ. A 58 ans, l'ex-Premier ministre François Fillon, amateur de courses de voitures s'est lancé officiellement le 1er juillet, avec également comme ligne d'horizon, la présidentielle de 2017. Sorti de Matignon avec une belle cote de popularité, le nouveau député de Paris bat largement Jean-François Copé dans les sondages. Sur le fond, François Fillon, souvent présenté comme le fils spirituel de Philippe Séguin aimerait incarner un recentrage de l'UMP (le "gaullisme social"). Dans sa course à la tête du parti, François Fillon peut d'ores et déjà compter sur Valérie Pécresse, ex-proche de Copé, l'ex-ministre Laurent Wauquiez et Eric Ciotti, le "Monsieur Sécurité" de l'UMP.
La présidence du principal parti de droite, Jean-François Copé devra batailler dur pour la conserver. A 48 ans, le député-maire de Meaux et secrétaire général de l'UMP depuis fin 2010 devrait se lancer officiellement fin août. L'ex-patron des députés UMP n'a jamais caché son ambition d'être président de la République en 2017. Un rêve qui passe nécessairement par la case UMP. En attendant de se déclarer, Jean-François Copé engrange les soutiens. Dernier en date, celui de l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Et les appels départementaux en faveur de sa candidature se multiplient. Très populaire auprès de la base, Jean-François Copé a pris François Fillon de vitesse en annonçant la reconnaissance des "mouvements" au sein du parti. De quoi calmer certaines ambitions personnelles et s'assurer le soutien d'un maximum de cadres de l'UMP.
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Elle se présente comme l"alternative" au duel attendu Fillon-Copé. Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle, a annoncé samedi qu'elle était candidate à la présidence de l'UMP. A 39 ans, NKM voit dans sa candidature "une démarche apaisante". "Elle n'est pas du tout dirigée contre l'un ou contre l'autre", insiste-t-elle. Place au terrain désormais pour l'ex-ministre de l'Ecologie. "Je lance dès la semaine prochaine ma campagne en partant à la recherche des 8.000 parrainages" d'adhérents (requis pour concourir à l'élection à la présidence de l'UMP, nldr), indique-t-elle.
Sa candidature a peu de chances d'aboutir. Mais il estime qu'"en laissant seulement s'affronter nos deux poids lourds", la compétition risque de se transformer en "primaire de fait" pour la présidentielle de 2017. Le trésorier de l'UMP, Dominique Dord, a donc déclaré samedi dernier qu'il était candidat à la présidence du parti. Le député de Savoie et maire d'Aix-les-Bains se dit toutefois "sur le fond, plus proche d'une ligne incarnée par François Fillon". Dominique Dord n'a quasiment aucune chance d'obtenir les 8.000 parrainages de militants requis.
Ils se tiennent prêts
Pour lui, c'est presque une certitude. Bruno Le Maire, devrait déclarer sa candidature fin août. Dans cette optique, l'ex-ministre de l'Agriculture a d'ores et déjà lancé sa chasse aux parrainages. A 43 ans, ce proche de Copé et ancien "mousquetaire" de l'UMP ("la "bande à Copé", nldr) se veut porteur d'un projet "Pour un nouveau civisme français". Mais le député de l'Eure risque de buter, lui aussi, sur les parrainages.
"Ma position est très claire : si François Fillon et Jean-François Copé vont au bout de leurs intentions (…), je ne vais pas ajouter une troisième candidature, au risque d'accentuer encore la cacophonie au sein de l'UMP". Alain Juppé l'a assuré début juillet Europe 1 : il n'est pas vraiment candidat à la présidence de l'UMP.
Mais pour beaucoup, il fait figure d'outsider. Alain Juppé, le sait bien. Il a donc proposé d'être un président de transition (jusqu'au prochain congrès de 2015, nldr) pour éviter le duel Copé-Fillon, en promettant bien de ne pas concourir à la présidentielle de 2017. "J'ai l'avantage de ne pas être dans la course pour 2017, ce qui en rassurera plus d'un. Et d'avoir une certaine expérience de la bonne manière de rassembler les forces de l'UMP", a souligné le maire de Bordeaux sur son blog. Alain Juppé souhaite que le congrès élise à l'automne "non point un champion pour 2017 mais une équipe dirigeante", dont il ferait partie. Une proposition qui n'enthousiasme ni le clan Copé ni le clan Fillon. "Choisir Alain Juppé serait une solution d'attente" qui repousserait la question du leadership à 2015, ce qui est "dangereux", a déjà prévenu Valérie Pécresse.
Ils ont émis un "si"
Malgré les mains tendues par le secrétaire général de l'UMP, Christian Estrosi hésite toujours à rejoindre le camp de Jean-François Copé. Dans une interview au Parisien mercredi, le secrétaire-général de l’association des Amis de Nicolas Sarkozy a lancé un avertissement : "je le dis très clairement : si les idées auxquelles j’adhère ne sont pas représentées d’ici la fin août, je n’exclus pas de me déclarer moi-même".
Lui aussi a mis la pression sur l'exécutif de l'UMP, avant de rétropédaler. Le 18 juin, François Baroin prévient sur RTL que "si ses idées ne sont pas reprises", il sera "certainement candidat". Mais quelques jours plus tard, dans une interview au Figaro, comme on lui demande s'il sera candidat à l'automne, l'ex-ministre de l'Economie affirme ne pas s'inscrire "a priori dans cette perspective".
Un trio de femmes à la tête de l'UMP ? Dans une interview au Figaro.fr le 17 juillet dernier, Rachida Dati affirme : "nous sommes à ce jour 120 femmes élues. Nous formalisons des propositions que nous allons remettre à l'ensemble des candidats à la présidence de l'UMP". Avant d'ajouter : Cela n'exclut pas toutefois qu'il y ait parmi nous un trio qui se présente si nos propositions ne sont pas reprises. Nous y réfléchissons". Pourtant quelques heures plus tard, l'ex-garde des Sceaux fait partie des personnalités signataires d'un appel en faveur de l'actuel patron du parti, dont l'eurodéputée, ennemie jurée de Fillon, est très proche.
Il s'était allié avec Fillon pour déloger Copé mais pourrait se "défilloniser", après le manque de soutien de Fillon pour la présidence des députés UMP. Xavier Bertrand a affirmé début juillet sur France Info qu'il prendrait position "à la fin de l'été" sur la présidence de son parti. Ce poste le tente-il ? "Pour toutes ces questions-là, je prendrai position après avoir réuni mes amis à la fin de l'été", a répondu le député de l'Aisne.