"L'Association des amis de Nicolas Sarkozy" a le sens de la mise en scène. Plusieurs proches de l'ancien président s'étaient donné rendez-vous dans un restaurant parisien au nom évocateur : "l'Antre Amis". Officiellement, cette association créée par Brice Hortefeux au lendemain de présidentielle n'a qu'une seule vocation : défendre le bilan de Nicolas Sarkozy. "C'est une démarche affective, amicale, de fidélité à Nicolas Sarkozy", et en aucun cas une initiative "politique ni politicienne", assure Brice Hortefeux, président des "Amis de Sarkozy".
"Sur la pression de leurs amis (…), certains sont revenus"
Pourtant, moins d'un mois après la présidentielle certains espèrent déjà, "à titre personnel", un retour de l'ex-président sur le devant de la scène politique. A commencer par le secrétaire général de l'association, Christian Estrosi. Le député UMP et ex-ministre de l'Industrie juge, "qu'à un moment ou à un autre", Nicolas Sarkozy aura "vocation à être le meilleur facteur d'unité pour rassembler" l'UMP.
Ce proche de l'ancien chef d'Etat martèle qu'il y a un leader naturel moral, il s'appelle Nicolas Sarkozy et il le demeure, car un leader naturel ça ne s'improvise pas". Son collège député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, est du même avis. Parce que "sa force, ses idées, restent intacts pour moderniser" la France, le Monsieur Sécurité de l'UMP en est convaincu : le "pays aura besoin" de Nicolas Sarkozy.
L'ancien Président est "de toute évidence en position de recours pour notre pays", surenchérit Alain Joyandet. Nicolas Sarkozy "a l'âge auquel certains n'ont pas encore commencé leur carrière politique", souligne l'ex-ministre, qui se met à rêver. "Notre pays a eu recours parfois à des grands hommes politiques dont on pensait qu'ils ne reviendraient pas et qui, finalement, sur la pression de leurs amis et (...) de l'opinion publique, sont revenus", explique-t-il.
"Son souvenir pèsera sur l'orientation du mouvement"
Tous insistent bien sur un point : l'ancien chef d'Etat reste étranger à cette initiative. "Ce n'est pas du tout déclenché par Nicolas Sarkozy à distance sur le thème 'gardez-moi la flamme', expliquait vendredi dernier le sénateur UMP de Paris Pierre Charon sur Europe 1. Claude Guéant, sarkozyste historique et vice-président de l'association, affirme toutefois que le "souvenir" de l'ancien président "pèsera sur l'orientation" de l'UMP.
"Les Amis de Nicolas Sarkozy" auraient-ils une idée derrière la tête. Devenir plus qu'une simple amicale par exemple ?
Plusieurs ténors de l'UMP ont déjà exprimé leur hostilité à une telle évolution. "Je ne pense pas qu'il faille un courant sarkozyste à l'UMP. Tout simplement parce que ce qu'a fait Nicolas Sarkozy est le patrimoine commun de tous les membres du parti", affirmait récemment sur Europe 1 Henri Guaino, ancien conseiller spécial de l'ex-Président. L'ancien ministre Xavier Bertrand, vice-président de cette association l'a également martelé sur Europe 1 jeudi matin : "elle ne doit pas devenir un courant et ne doit pas prendre part au choix pour le président de l'UMP".