Juppé, mais aussi Estrosi, Bertrand et Fillon ont annoncé leur intention de briguer la candidature UMP à la présidentielle.
La primaire de l’UMP pour désigner le candidat du parti à la présidentielle de 2017 ne devrait pas se tenir avant 2016, mais ça se bouscule pourtant déjà au portillon. Alors que Nicolas Sarkozy n’a toujours pas fait part de ses intentions, quatre hommes ont déjà affirmé qu’ils en seraient, depuis l’annonce surprise d’Alain Juppé mercredi. Revue d’effectifs.
>> A LIRE AUSSI - 2017 : Juppé candidat à la primaire de l'UMP
Xavier Bertrand, le plus précoce. Si certains trouvent qu’Alain Juppé s’est déclaré bien tôt, que penser alors de Xavier Bertrand. L’ancien ministre du Travail s’est déclaré candidat à la primaire le 16 septembre… 2012 sur Europe 1. A l’époque, la question était plutôt de savoir si l’actuel maire de Saint-Quentin voulait prendre la présidence de l’UMP. "Je serai candidat à la primaire pour l'élection présidentielle de 2017. Et donc, c’est la raison pour laquelle je ne me lance pas dans la compétition pour la présidence de l’UMP", avait-il déclaré lors du Grand rendez-vous. "Je suis candidat quelles que soient les circonstances", avait-il insisté, interrogé sur l’éventualité -déjà - d’un retour de Nicolas Sarkozy.
François Fillon, le plus déterminé. François Fillon n’a pas fait comme Alain Juppé. Il n'a pas officialisé sa candidature dans une interview ou par un billet de blog. Simplement, l’ancien Premier ministre n’a, depuis de longs mois, jamais laissé planer le doute sur ses intentions. Mais c’est peut-être le 9 mai 2013, en déplacement à Tokyo, qu’il a été le plus affirmatif. Ce jour-là, il lâche aux journalistes qui l’entourent : "Je serai candidat quoi qu'il arrive". L’ancien Premier ministre en profite pour tacler Nicolas Sarkozy, dont le retour est alors, une fois encore, évoqué avec force par ses soutiens. "Moi, je suis engagé dans la vie politique, ce n'est pas son cas". La confrontation entre les deux membres de l’ancien couple exécutif, si elle a lieu, s’annonce particulièrement tendue.
Christian Estrosi, le plus hésitant. Sans doute celui qu’on n’attendait pas. Le 13 juin 2014, dans Le Monde, c’est le pourtant très sarkozyste Christian Estrosi qui se déclare candidat à la primaire, alors même qu’on annonce le retour de son champion comme imminent. "J'ai décidé de me porter candidat à la primaire pour faire vivre un projet gaulliste. Je veux défendre l'héritage du général de Gaulle, qui reste un trésor autour duquel doit se construire la France d'aujourd'hui et de demain", déclame-t-il dans le quotidien du soir.
Plus surprenant encore, le maire de Nice affirme alors qu’il pourrait maintenir sa candidature même si Nicolas Sarkozy est de la partie. Il pose même ses conditions à l’ancien Président. "Je suis prêt à aller jusqu'au bout, sauf si Nicolas Sarkozy remplit deux conditions. S'il est candidat à la présidence de l'UMP, cela voudrait dire qu'il serait candidat à l'Elysée. Dans ce cas, vu notre longue amitié et ma loyauté à son égard, la logique serait que je le soutienne. Mais je me déterminerai aussi en fonction de ce qu'il proposera pour le pays et verrai si ses propositions sont compatibles avec mes convictions", énonce-t-il, rebelle.
Alain Juppé, le dernier en date. Alain Juppé est donc devenu mercredi le quatrième candidat officiel à la primaire UMP prévu en 2016. "C’est pourquoi j’ai décidé d’être candidat, le moment venu, aux primaires de l’avenir", écrit-il dans un billet de blog. Il reste moins de deux ans pour les organiser (car le bon sens voudrait qu’elles aient lieu au printemps 2016). C’est un bon délai." D’ici là, l’embouteillage guette.