Aubry, Villepin, Chirac, Sarkozy : le Salon est "le" rendez-vous de la classe politique.
Les agriculteurs ne représentent que 3% de la population active. Malgré ce poids électoral relativement faible, ils sont particulièrement choyés par les hommes politiques lors du Salon de l'agriculture. En témoignent les visites prévues mercredi de Martine Aubry, Dominique de Villepin, Pierre Laurent ou Hervé Morin, tandis que jeudi ce sera au tour d'Eva Joly ou François Hollande de venir se balader Porte de Versailles avant la venue de Marine Le Pen vendredi.
Si les hommes et femmes politiques sont si nombreux à venir caresser les bêtes des agriculteurs, c'est que leur influence politique est bien plus grande que leur poids dans les urnes. Ce que confirme François Patriat, l'ancien ministre socialiste de l'Agriculture sous Lionel Jospin en 2002, aujourd'hui président de la région Bourgogne. "Ne pas venir au Salon de l'agriculture, c'est ressenti par les agriculteurs et par là-même par les ruraux, comme une forme de mépris", estime-t-il.
"L'agriculture fait rêver"
Néanmoins, il ne suffit pas de pointer son nez au Salon de l'agriculture pour être populaire auprès du monde agricole. Pour preuve, Nicolas Sarkozy n'a pas les mêmes facilités que son prédécesseur pour obtenir les faveurs des agriculteurs. Depuis les élections régionales de 2010, où un nombre important d'agriculteurs s’est détourné de lui, il multiplie les déplacements en zones rurales pour inverser la tendance.
Sarkozy a regagné du crédit auprès du monde agricole
La stratégie de Nicolas Sarkozy semble porter ses fruits. Un récent sondage Ifop révèle en effet que le chef de l'Etat a regagné du crédit auprès du monde agricole. 51% des agriculteurs ont un avis favorable sur le chef de l'Etat alors qu'ils n'étaient que 32% du même avis juste après les élections régionales.
Pour François Purseigle, sociologue des mondes agricoles à l'Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse, "les agriculteurs ont fait l'objet d'une reconquête par la droite parlementaire". Ce spécialiste estime que le chef de l’Etat a réussi à les reconquérir grâce à "un discours autour du chef d’entreprise, autour du chef de la valeur travail".