Sans surprise, Marine Le Pen a décidé de faire de l’immigration l’un des thèmes centraux de sa campagne. En déplacement jeudi à Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, devant un centre de rétention, la candidate du Front national a dévoilé quelques-unes de ses propositions en la matière. Menacée sur ce terrain par la droitisation du discours l’UMP, la présidente du FN a choisi de taper fort. "Une des plus grandes trahisons de Nicolas Sarkozy est dans le domaine de l'immigration clandestine et de l'immigration légale", a lancé Marine Le Pen, elle qui veut réduire de 200.000 à 10.000 le nombre d’arrivées légales en France. Et les mesures qu’elle propose sont pour le moins radicales.
Ne plus régulariser de clandestins. Pour Marine Le Pen, un clandestin reste un clandestin, quelle que soit son attitude. La candidate entend donc "supprimer dans le droit français la possibilité de régulariser les clandestins. Toute personne qui entrerait illégalement en France ou se maintiendrait illégalement en France aurait la certitude de ne jamais être régularisée", a-t-elle asséné. L’objectif est de "ramener à zéro", selon la formule comprise dans son programme, l’immigration clandestine.
Un délit d'incitation à l'immigration illégale. Marine Le Pen prévoit, en cas de victoire, de soumettre à l’Assemblée le "vote d'un délit d'incitation à l'immigration illégale, qui pourra d'ailleurs toucher toutes les associations qui aujourd'hui avec l'argent public, incitent, soutiennent, organisent ces délits", sans les citer. Par ailleurs, précise son programme, "les manifestations de clandestins ou de soutien aux clandestins seront interdites".
Limiter le nombre de visas pour les pays "à risque". La candidate du Front national propose une "limitation drastique du nombre de visas accordés" pour des raisons touristiques ou pour raison familiale aux ressortissants de pays "à risque fort d'immigration", à savoir "l'Algérie, la Tunisie, le Maroc. Mais il y en a d'autres comme le Mali", a-t-elle précisé.
Un dépôt de garantie avec les visas. Par ailleurs, ces visas, pour les ressortissants du même pays, seraient en outre "soumis à une consignation, un dépôt de garanti remboursé au moment du départ". Pour cela, Marine Le Pen veut "se dégager des directives européennes qui obligent à motiver les refus de visa, acte de souveraineté".
Supprimer l’Aide médicale d’Etat. Instaurée par Lionel Jospin en 2000, dans le but de venir en aide aux immigrés clandestins, l’Aide médicale d’Etat (AME) ne trouve pas franchement grâce aux yeux de Marine le Pen. Pour la candidate frontiste, cette aide, qu’elle chiffre à 600 millions d’euros par an, est une des "pompes aspirantes" de l’immigration illégale. Elle souhaite donc purement et simplement la supprimer.
Moins de statuts de réfugié. Enfin, Marine Le Pen souhaite "réduire l'asile en accordant beaucoup moins souvent le statut de réfugié". L'objectif est une "division du nombre par cinq en cinq ans".