C'est une réponse aux récentes polémiques sur l'immigration. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a réuni jeudi une convention sur l'Immigration au cours de laquelle 23 propositions pour muscler la politique du gouvernement ont été présentées. L'objectif affiché est de "faire divorcer l'idéologie et les questions d'immigration".
Ce document propose de limiter les régularisations de clandestins à des "cas exceptionnels" - situation humanitaire, maladie, famille "totalement assimilée" ... Il prône en revanche de porter de 2.000 à 2.500 les places en centres de rétention administrative et de 45 jours à deux mois la durée de rétention.
"Les questions évoquées par Claude Guéant sont fondées. Ce sont des sujets objectifs sur lesquels il faut travailler", a estimé Jean-François Copé en faisant référence aux propos du ministre de l'Intérieur sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés.
"Personne ne doit être choqué que nous remettions régulièrement sur la table ces problématiques parce qu'elles sont évolutives". Ne pas le faire "serait une erreur", a souligné Jean-François Copé tout en invitant ceux qui accusent l'UMP "d'être dans une logique de droitisation" à regarder certains pays "infiniment plus sévères que nous" et "infiniment moins" ouverts aux débats.
Un "risque de 21 avril à l'envers"
Pour étayer son discours, le patron du parti majoritaire n'a pas hésité à recourir à la comparaison avec d’autres pays. Jean-François Copé a notamment évoqué les conditions draconiennes d'accueil sur le territoire nord-américain, mais aussi les "propositions très ambitieuses et très allantes" du conservateur David Cameron, au Royaume-Uni.
Quant à sa stratégie anti-PS et anti-FN, le patron de l'UMP assume. "Il faut pousser la gauche dans ses retranchements", "très ambigüe" sur ces questions, a-t-il insisté. Le FN, lui, ne fait "aucune proposition concrète", a-t-il rappelé.
Enfin, Jean-François Copé a mis en garde contre les sirènes frontistes car "le risque d'un 21 avril à l'envers" existe. "C'est-à-dire exactement l'inverse de ce qu'une majorité de Français veut en matière de fermeté dans la lutte contre l'immigration clandestine", a-t-il conclu.