François Hollande n'a jamais prononcé son nom. Mais Nicolas Sarkozy était bien présent dans le discours prononcé lundi soir par le chef de l'Etat, à l'occasion de l'inauguration officielle du Musée national de l'histoire de l'immigration, à Paris. Europe1.fr revient sur les trois moments où Nicolas Sarkozy a eu les oreilles qui ont sifflé.
>> LIRE AUSSI - Immigration : Hollande fustige les "discours de peur"
• L'immigration, une chance
Patrick Buisson n'est pas dans le nouveau dispositif Sarkozy, mais ses idées très "droitières", elles, sont toujours là. Ainsi, lors d'un meeting à Nice, le 21 octobre dernier, Nicolas Sarkozy estimait que "l'immigration menace notre façon de vivre. Les Français veulent rester en France, que la France ne ressemble pas à un autre pays. Nous voulons bien accueillir les autres, mais nous ne voulons pas changer notre pays". Une ligne qu'il a martelée depuis.
>> LIRE AUSSI - La charge de Valls contre Sarkozy
François Hollande a trouvé là un terrain propice pour reprendre de volée son prédécesseur. Dans son long discours, il a donc vanté les mérites d'une France ouverte et généreuse, en opposition à ceux qui souhaitent "une France en repli." Et un peu plus loin, le chef de l'Etat a fustigé "les discours de peur", "peur" de la "disparition de la France". "Nous devons lutter contre ces thèses au nom de la France", a asséné le président de la République.
• Schengen, c'est bien
C'est la marotte de Nicolas Sarkozy. C'était déjà le cas lors de sa campagne de 2012. L'ancien président de la République souhaite une refonte des règles communes européennes concernant l'immigration. "Je crois en l'Europe mais Schengen ne fonctionne plus. Il faut un nouveau Schengen", a-t-il expliqué. Puis, plus ferme encore : "Nous devons dire à nos partenaires que nous n'appliquerons plus les dispositions du traité tant qu'un nouveau traité n'aura pas été négocié".
La réponse de François Hollande sur ce point précis a été claire : "Faire éclater Schengen ? Ce serait reculer, rétablir les frontières pays par pays."
>> LIRE AUSSI - Immigration : l'Europe (aussi) construit des murs
• Une inauguration bien tardive
Ce musée national a ouvert ses portes en octobre 2007. Mais il n'avait jamais été officiellement inauguré. A l'époque, enlisé dans la polémique sur les tests ADN pour les candidats au regroupement familial, Nicolas Sarkozy avait refusé de le faire. Deux ans plus tard, il avait toutefois demandé à Eric Besson, son ministre de l'Immigration, de s'y coller, mais ce dernier avait dû renoncer car trop chahuté par des manifestants.
François Hollande n'a pas manqué de relever cet "oubli" de son prédécesseur. Sept ans d'attente, "c'est long pour une inauguration officielle. Comme si l'immigration avait toujours été un sujet difficile dont il vaudrait mieux ne pas parler", a taclé le chef de l'Etat. Avant de rendre hommage à Jacques Chirac et Lionel Jospin pour avoir œuvré à l'ouverture de cette Cité nationale de l'immigration.