Les professionnels de l’immobilier ont les oreilles qui sifflent. Dans Le Parisien de mercredi, Cécile Duflot fustige en effet "le manque de confiance", les "pratiques abusives", l’"opacité" et les "coûts de transaction trop élevés" qui gangrènent agences immobilières et syndicats de copropriété. Professions qui n’apprécieront sans doute pas les mesures les concernant dans le projet de loi que la ministre du Logement présentera fin juin en conseil des ministres. "Il s’agit de mettre fin aux abus, de protéger les consommateurs et de mieux contrôler l’activité des professionnels", lance l’écologiste.
"Diminuer les frais d'emménagement". Concernant les agences immobilières, Cécile Duflot entend "plafonner" les frais payés par les locataires. Les agences ne pourront ainsi plus faire payer systématiquement un mois de loyer aux locataires qui emménagent. Elles ne pourront en effet leur facturer que la moitié de la réalisation de l'état des lieux et de la rédaction du bail, les autres services étant à la charge du bailleur.
"Les locataires ne sont pas des vaches à lait. Les agents doivent justifier leurs honoraires", prévient la ministre dans Le Parisien. "Il doit y a voir plus de transparence et il faut rééquilibrer les charges entre propriétaire et locataire. C’est pourquoi je propose que la contribution du locataire se limite aux prestations dont il bénéficie réellement : la réalisation de l’état des lieux et la rédaction du bail, dont le coût sera plafonné par décret", argemente-t-elle.
Les frais syndicats de copropriété encadrés. Concernant les syndics, souvent mis en cause pour le manque de transparence de leurs tarifs, le projet de loi va limiter strictement les prestations pouvant faire l'objet d'une tarification supplémentaire par rapport au tarif de base. "Beaucoup trop de syndics ont augmenté leurs tarifs de façon inconsidérée au détriment des copropriétaires. Ce n’est pas normal, peste Cécile Duflot.
"Par exemple, pour attirer des copropriétés peu averties, certains syndics pratiquent des tarifs très bas la première année, puis ont tendance par la suite à gonfler le nombre de prestations dites "particulières", qu’ils facturent en plus alors qu’elles relèvent en réalité de la gestion courante. Pour mettre fin à ces pratiques, la liste de ces frais particuliers va être déterminée par décret, et toutes les autres prestations seront incluses dans le forfait annuel", édicte la ministre du Logement.