Jean-Pierre Bel est un homme blessé. Le président du Sénat n’a toujours pas digéré la décision du bureau de la Chambre Haute de ne pas lever, mercredi, l’immunité du sénateur Serge Dassault, accusé par la justice d’achat de voix. "Je suis profondément déçu par la décision, un peu blessé", a assuré le deuxième personnage de l’Etat vendredi matin sur Europe 1. "Mais il faut raison garder. La justice passera", a-t-il promis.
"Une image catastrophique". Jean-Pierre Bel regrette surtout l’impression laissée par cette décision. "Je suis blessé parce que cette décision a permis un flot d’antiparlementarisme et a donné une image du Sénat négative et catastrophique", a-t-il déploré. "Je suis désolé de voir que certains de mes collègues ont fait jouer des principes qui leur paraissaient supérieurs. Faire jouer des préférences amicales ou politiques dans un sujet comme celui-là, c’est une très mauvaise chose pour la démocratie. Je défends le Sénat. C’est une Assemblée utile à notre démocratie. Je veux réhabiliter l’image du Sénat et cette décision ne nous aide pas", a insisté Jean-Pierre Bel.
"Je demanderai le vote à main levée". Pour que cette situation ne se reproduise pas, Jean-Pierre Bel compte bien changer la règle du vote à bulletin secret. "Je me suis même demandé si quelqu’un ne s’était pas trompé tellement j’étais stupéfait", a-t-il expliqué. "Je demanderai à ce qu’on lève le secret de la délibération du bureau sur ces questions. Et la justice peut déposer une requête avec des motivations qui nous permettront de nous prononcer. Nous ferons le vote à main levée. Très vite, dès que la justice nous aura saisi, si elle choisi de le faire", a-t-il insisté.