Le contexte. Ce samedi, le Cran a interpellé publiquement les descendants de trois familles de négriers bordelais, en leur demandant de bien vouloir accorder une réparation financière qui serait utilisée pour un projet à la mémoire des esclaves passés par le port de Bordeaux.
Interrogé par Europe 1, le maire de la ville, Alain Juppé, juge cette démarche inappropriée : "Pour moi ça n’a pas de sens. On ne peut pas faire porter la responsabilité de ce qui a été une abomination - je veux parler de la traite négrière - à des générations du XXIème qui n’ont évidemment rien a voir, sinon la communauté de nom, avec cette période là. Il ne faut pas tout mélanger."
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Les nuances apportées par Alain Juppé. Le Cran voulait utiliser cet argent pour financer un projet à la mémoire des esclaves à Bordeaux, soulignant le peu d’hommages que leur a réservé la ville. Sur ce point-là aussi, Alain Juppé tient à nuancer : "Bordeaux a fait son devoir de mémoire en posant par exemple une plaque sur l’immeuble où a vécu jusqu’à la fin de ses jours le fils de Toussaint Louverture, mais aussi en ouvrant un square Toussaint Louverture sur les quais de la Garonne. Son buste est très visible dans cet endroit très emblématique."
Au-delà des sculptures et autres plaques commémoratives, l’ancien Premier ministre rappelle que le musée d’Aquitaine consacre une partie de ses salles à l’histoire de la traite négrière, fréquentées par des milliers de visiteurs, dont des écoliers. Il estime d’ailleurs que ce genre de projet "est plus efficace pour raconter cette Histoire et faire mémoire que simplement poser une stèle sur les bords de la Garonne."
LES FAITS - Le Cran demande réparation à des descendants de négriers
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