Le très influent think-tank Terra Nova propose de simplifier les inscriptions. Une nécessité.
C’est une pêtite musique que l'on entend parfois quand la fin de l'année approche. L’appel à s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre pour pouvoir voter l’année suivante a bien été lancé par le gouvernement, mais il reste largement inaudible. Alors de plus en plus de voix s’élèvent désormais pour appeler à une modification de ces règles d’inscription très contraignantes. A commencer par celle de la très influente fondation Terra Nova, laboratoire de la gauche. Principale proposition formulée par le think-tank : repousser la date limite d’inscription le plus tard possible, même jusqu’au jour du vote, comme cela se fait aux Etats-Unis.
Caroline Roux, l’éditorialiste d’Europe 1, explique la nécessité de changer les règles d’inscription sur les liste électorales :
Trois millions de Français non-inscrits. Par la voix du député socialiste Matthias Fekl, Terra Nova propose de lever les entraves, notamment en permettant l’inscription via Internet. Car le constat est accablant : trois millions de Français, sur les 45 qui composent le corps életoral du pays, ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Et un électeur sur cinq, soit 9 millions de personnes, est mal inscrit, c’est-à-dire pas dans son quartier ou pas dans sa ville. Ce qui le contraint à faire une procuration ou à traverser le pays pour aller voter. De quoi être découragé.
Cinq propositions. Pour corriger le tir, Terra Nova formule cinq propositions :
- Repousser le plus tard possible la date de clôture des inscriptions sur les listes électorales, pour permettre au plus grand nombre d’électeurs de venir aux urnes le jour du scrutin ;
- Systématiser le caractère automatique de la première inscription sur les listes électorales en l’étendant aux naturalisés français, pour permettre le plein exercice par tous des droits et devoirs démocratiques ;
- Harmoniser la liste des pièces demandées pour l’inscription, afin d’éviter les inégalités entre communes;
- Généraliser la possibilité de s’inscrire sur Internet ;
- Rendre obligatoires les campagnes d’informations sur l’inscription, pour permettre à chaque citoyen de connaître ses droits.
Pas de changement avant 2015. Mais à quelques semaines des municipales, on voit mal le gouvernement changer les règles et risquer ainsi de se voir accusé de vouloir manipuler le scrutin. Le député Matthias Fekl n’attend donc pas de changement avant les échéances électorales de … 2015 (régionales et cantonales).
Une nécessité. Mais il faudra bien que les choses bougent. Car à coup sûr, le taux d’abstention sera une nouvelle fois au cœur des réactions après les élections municipales, et surtout après les élections européennes, traditionnellement boudé par les Français. En 2009, seuls 40% des électeurs s’étaient déplacés aux urnes. Certes, pour redonner l’envie de voter à ceux qui ne le font plus, le chemin politique sera long. Mais faciliter l’acte même de voter, dans ces circonstances, ce serait juste une mesure d’urgence.