L’info. La manifestation des opposants au mariage homosexuel, dimanche prochain, inquiète au plus haut point les autorités. Des nouveaux débordements sont à craindre. Frigide Barjot, égérie du mouvement, a même laissé planer le doute sur sa participation car elle « ne [se] sent pas en sécurité ». Mais Manuel Valls entend bien garder le contrôle des événements. Vendredi, il a ainsi annoncé sur France Info qu’il étudiait la possibilité d’interdire le "Printemps français", une nébuleuse des opposants les plus radicaux au mariage homosexuel qui a appelé à des opérations coups de poing.
Pourquoi une telle hypothèse ? A droite comme à gauche, tout le monde craint la radicalisation du mouvement, alors même que la loi est votée et que le gouvernement ne reviendra pas dessus. "Il n'y a pas de place pour des groupes qui défient la République, la démocratie et qui s'attaquent aussi à des individus", a prévenu le ministre de l’Intérieur. Des menaces de mort ont même été proférées à l’encontre de plusieurs personnalités, y compris Frigide Barjot, et "des menaces de ce type sont passibles de la justice. La justice va devoir agir parce que c'est intolérable que dans la République il puisse y avoir ces messages de haine", a poursuivi Manuel Valls.
Qu’est-ce que le "Printemps français" ? Ce collectif résolument opposé à la loi Taubira a véritablement vu le jour après la manifestation du 24 mars à Paris. Depuis, il appelle à une intensification de la lutte, jugeant le mouvement porté par Frigide Barjot trop "bisounours". Dans un communiqué publié le 21 mai, le "Printemps français" appelle donc à "une nouvelle résistance" face à une loi qui irait "contre les lois de la biologie et contre tout sens commun". "La France est actuellement soumise à des forces qui veulent l'asservir entièrement. La bataille ne fait que commencer. Elle se prolongera jusqu'à la victoire", peut-on encore lire.