"Je n’ai pas de position parce que je connais très mal, j’aurais peur de dire une bêtise". Voilà une phrase dont n’a pas l’habitude Nicolas Sarkozy. En fin de conférence de presse à Bruxelles, le président de la République a buté sur une question portant sur le rachat d’un fleuron de l’industrie agroalimentaire italienne, Parmalat, par un concurrent français. Et c'est non sans humour que le président de la République s'en est sorti.
"Ecoutez, bravo, 1-0 pour l’Italie"
Face à l’intérêt croissant des firmes françaises pour les fleurons de l’industrie italienne, le gouvernement Berlusconi a adopté mercredi une série de mesures pour faciliter la défense des entreprises transalpines. Un journaliste italien de la chaine La 7 lui adresse donc la question suivante : "Quelle est votre opinion sur les mesures du gouvernement Berlusconi contre Lactalis à propos de l’affaire Parmalat ?".
La question suscite une moue du président, suivie d’un silence embarrassé. "J’aimerais bien avoir une conviction…. Ecoutez, bravo, 1-0 pour l’Italie", a répondu Nicolas Sarkozy, qui ne s’attendait visiblement pas à une telle question.
"C’est incontestable, vous m’avez posé une colle, je n’ai pas de position parce que je connais très mal, j’aurais peur de dire une bêtise. Si vous voulez bien revenir en deuxième semaine, j’aurai travaillé… Je m’attendais à tout sauf à ça", a-t-il poursuivi.
Lactalis a annoncé mardi s'être emparé de 29% du capital du groupe agroalimentaire italien Parmalat en rachetant 15,3% aux fonds d'investissement étrangers Zenit Asset Management AB, Skagen AS et Mackenzie Financial Corporation. Lactalis devenu le premier actionnaire de Parmalat pourrait imposer ses candidats pour le conseil d'administration lors de l'assemblée des actionnaires.
L’Italie craint de perdre ses joyaux industriels
Cette prise de contrôle "de facto" de l'un des groupes les plus connus du pays, considéré comme un fleuron de la filière agroalimentaire de la péninsule, a suscité l'émoi de la classe politique italienne et des milieux économiques.
Avec le rachat du joaillier Bulgari par LVMH et les discussions d'EDF avec les actionnaires italiens d'Edison pour parvenir à un accord sur le contrôle du groupe d'énergie, l'Italie craint de se faire ravir ses joyaux économiques. Le sujet semble bien moins prioritaire aux yeux de l’exécutif français.