Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu dimanche, mais c’est vendredi soir que la campagne officielle prendra fin. D’ici là, les 10 candidats, gros comme petits, vont jeter toutes leurs forces dans la bataille pour tenter de grappiller quelques points dans les urnes. "Cette semaine va compter autant qu'un mois", a résumé Jean-Luc Mélenchon dimanche en marge d’un meeting à Pau. "Le temps se contracte dans les derniers jours".
Hollande et Sarkozy gardent le rythme
Alors face à ce temps "contracté", les candidats vont tenter de se démultiplier. C’est notamment vrai pour Nicolas Sarkozy, qui doit toujours rattraper un conséquent retard au second tour, à en croire les sondages. Le président sortant sera donc à Poitiers lundi, puis dans le Finistère mardi, et dans le Pas-de-Calais. Enfin, vendredi soir, c’est à Nice, pour un ultime grand meeting, qu’il clôturera sa campagne.
Des grands meetings, François Hollande en a prévu deux pour cette dernière ligne droite, l’un mardi à Lille, l’autre à Bordeaux, jeudi. Et pour débuter cette semaine décisive, le candidat PS, donné vainqueur au second tour face à Nicolas Sarkozy par tous les instituts de sondage, a choisi Carmaux, dans le Tarn. Un choix on ne peut plus symbolique, puisqu’il s’agit là du fief de Jean Jaurès, grande figure historique de la gauche française.
Bataille pour la troisième marche du podium
Marine Le Pen n’a elle qu’un seul meeting programmé dans la semaine, mais il doit être l’un des plus importants, sinon le plus important, de sa campagne. La candidate du Front national sera en effet mardi au Zénith de Paris, avec l’ambition de rassembler plus de 6.000 personnes. Par ailleurs, la semaine de la candidate frontiste sera très médiatique, avec notamment l’émission Parole directe lundi soir sur TF1, ou un passage dans Europe 1 Soir mardi. Marine Le Pen espère encore créer la surprise et s’inviter au second tour, mais elle se battra plus sûrement pour la place de troisième.
Et son adversaire pour cette place d’honneur sera selon les sondages Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du Front de gauche n’a dans son agenda qu’un meeting, jeudi à la Porte de Versailles, à Paris. Il participera par ailleurs à l’émission Parole directe sur TF1. Surtout, le candidat de la gauche de la gauche concocte une opération secrète "symbolique et marquante", à en croire le principal intéressé, cité dans Le Parisien.
La troisième place, François Bayrou l’envisageait au début de la campagne comme une défaite, tant le candidat centriste se voyait au second tour. Mais le président du MoDem se bat désormais pour franchir la barre des 10%, et la cinquième place lui semble promise. Pour tenter de conjurer le sort, il sera le candidat le plus actif sur le terrain, avec pas moins de quatre meetings en autant de soirs, de lundi à jeudi : à Lyon, à Nantes, à Lille puis à Bordeaux.
Les petits candidats s’activent… ou pas
La semaine d’Eva Joly sera elle marquée par un grand meeting mercredi au cirque d’hiver, à Paris, et plusieurs passages médiatiques. La candidate écologiste, qui bénéficie depuis plusieurs jours d’une léger mieux dans les sondages, affiche toujours un objectif de 5% des suffrages exprimés.
Quant aux autres candidats, les petits, l’enjeu sera pour eux d’être devant les autres. Nicolas Dupont-Aignan annonce pour mardi un "grand rassemblement" dans la salle parisienne du Bataclan. Philippe Poutou, du NPA sera lui à Toulouse mardi, avec Olivier Besancenot, et à Marseille mercredi. Nathalie Arthaud, de Lutte ouvrière, tiendra elle un seul meeting, à Lyon mercredi. Enfin, hormis un rassemblement devant les locaux d’Eurex lundi à Paris, l’agenda de Jacques Cheminade, qui s’interdit toujours des meetings faute d’argent, désespérément vide.