L'autorité de Manuel Valls est déjà "profondément atteinte" par le "rétrécissement" de sa majorité, a estimé mardi le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, en répondant à la déclaration de politique générale du Premier ministre à l'Assemblée.
"Vous engagez formellement la responsabilité de votre gouvernement. Mais celui qui conduit et détermine réellement la politique de la Nation, c'est François Hollande. Vous nous permettrez donc, et votre orgueil légendaire dût-il en souffrir, de nous interroger sur votre autorité", a lancé le député-maire de Provins au Premier ministre dans un discours d'une demi-heure à la tribune de l'Assemblée nationale.
Majorité menacée ? Le président du groupe des députés UMP a jugé l'autorité de Manuel Valls "profondément atteinte": "atteinte par un bilan médiocre Place Beauvau (...), atteinte par votre incapacité aujourd'hui à nous annoncer le report sine die de la réforme pénale (...), atteinte aussi par le rétrécissement de la majorité au seul groupe PS" en dépit de "promesses inconsidérées" aux écologistes.
"Oui, Monsieur le Premier Ministre, votre autorité est atteinte, elle est atteinte au coeur par la dissidence qui s'organise au groupe socialiste", a-t-il répété.
Les Français "doivent savoir que le risque existe que vous n'ayez pas de majorité durable, ici à l'Assemblée, pour mener votre politique", a-t-il estimé.
Sapin et Royal au gouvernement, un bon en arrière. "J'imagine la déception des 80% de Français qui déjà ne vous font plus confiance. Ils attendaient du changement. Que voient-ils? Un gouvernement Valls qui n'est finalement qu'un gouvernement Ayrault avec Valls à la place d'Ayrault. Aucun changement. Pire même, on retrouve Madame Royal et Monsieur Sapin qui occupaient les mêmes fonctions il y a un quart de siècle", a-t-il jugé.
"Mais finalement tout cela n'a pas beaucoup d'importance (...) Pour nous, le seul responsable, c'est François Hollande et c'est à lui seul de rendre des comptes au peuple français", a-t-il jugé.
Selon Christian Jacob, la confiance que donnera la majorité à M. Valls sera "sèche, aride et purement arithmétique". "Car une chose est actée dans le pays: vous n'avez plus la confiance des Français et encore moins celle des députés de l'UMP", a-t-il conclu.