Ce n'était qu'un trait "d'humour corrézien", selon Jacques Chirac. Mais la déclaration de l'ancien président affirmant qu'il voterait pour François Hollande en 2012 a créé un malaise chez les chiraquiens.
"Plaisanterie", "boutade" : tous se sont attelés à minimiser l'impact des déclarations de Jacques Chirac, samedi en Corrèze, manifestant son empathie, y compris électorale, à l'égard du candidat à la primaire PS pour la présidentielle, François Hollande. Ils craignent notamment que ces quelques mots brouillent l'image de l'ancien chef d'Etat, âgé de 78 ans et pas au mieux de sa forme.
A 78 ans, un président "affaibli"
Reste que ses amis sont rares à évoquer sa santé déclinante. Le député UMP du Morbihan reconnaît ainsi que l'ex-président est "fatigué", qu'il "est incontestablement affaibli", mais que cela n'altère en rien "la sincérité de sa pensée".
Jeudi dernier - également sur Europe 1 - le président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré concédait que son ami Jacques Chirac "n'a plus l'énergie que je lui ai connue, il y a 20 ans", même s'il continue à le voir régulièrement. "Nous nous promenons et nous déjeunons", avait-il raconté.
Les apparitions en public de Jacques Chirac se font de plus en plus rares. Ainsi, l'ex-président ne fera pas la promotion du tome II de ses Mémoires, ni à la télévision, ni à la radio, ni lors de séances de dédicaces. Ce livre, Le temps présidentiel, est sorti à moins d'un an de l'élection présidentielle et à quelques mois de la reprise du procès en correctionnelle de Jacques Chirac, poursuivi pour des malversations financières présumées datant de l'époque où il était maire de Paris.
Les chiraquiens contraints d'écrire un communiqué
Reste qu'à l'Elysée, on n'a pas voulu profiter de cette "boutade". La consigne était claire : on n'attaque pas l'ex-président, la relation difficile entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy était connue depuis longtemps. Là aussi, on a préféré en rester au stade de "l'humour corrézien". Mais Claude Chirac a été contacté avant la rédaction du communiqué évoquant un trait d'humour corrézien.
Ensuite les amis du président ont assuré en coulisses le service après-vente sur le mode : "vous croyez franchement qu'il aurait fait une déclaration politique comme ça dans un couloir", a confié à Europe 1 une ancienne collaboratrice.