L'INFO. Jean Germain, ancien maire socialiste de Tours, a été retrouvé mort mardi près de son domicile, selon les informations d'Europe 1. Âgé de 67 ans, le sénateur était poursuivi dans l'affaire dite des "mariages chinois", dont le procès s'est ouvert mardi. "C'est un drame terrible qu'un homme puisse se supprimer parce qu'il ne veut pas que son honneur soit atteint", a déclaré François Hollande, lors d'une conférence de presse à l'Elysée, aux côtés de son homologue tunisien Béji Caïd Essebsi. "Un grand élu vient de disparaître dans des conditions qui sont particulièrement cruelles".
Valls "bouleversé". "Je perds un ami", a déclaré Manuel Valls, se disant "bouleversé" par cette nouvelle. Le Premier ministre a salué "un élu extraordinaire", qui a "changé en profondeur sa ville". "Je pense d'abord à lui, à sa famille, à ses proches, aux habitants de Tours qui, je crois, l'aimaient et lui avaient fait confiance car ils savaient quel était le bilan de sa ville", a ajouté Manuel Valls.
"Adieu l'ami Jean Germain, tu me manqueras." Depuis l'annonce du drame, les réactions se multiplient sur Twitter, essentiellement venues du peuple de gauche. François Rebsamen, ministre du Travail, a ainsi dit "adieu à l'ami Jean Germain, tu me manqueras." Le secrétaire d'État chargé de la Réforme territoriale, André Vallini, s'est quant à lui dit "bouleversé par le suicide de Jean Germain, sénateur assidu et compétent, humaniste éclairé et cultivé, socialiste sincère et exemplaire". Pour Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, "les Tourangeaux se souviendront que Jean Germain a radicalement transformé leur ville, dont il fut le maire pendant plus de 15 ans."
Sur son blog, Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, a lui aussi "rendu hommage à un grand élu de la République qui a consacré sa vie à son territoire et à ses concitoyens. Maire de Tours pendant 19 ans, vice-Président de la région Centre et sénateur depuis 2011, Jean Germain a conduit l’ensemble de ses fonctions avec un esprit de responsabilité et d’ouverture".
En ouverture de séance, le président du sénat, Gérard Larcher, visiblement ému, a lui aussi adressé quelques mots en mémoire de Jean Germain, "un collègue apprécié" qui laisse "une emprunte à sa chère ville de Tours". "Au nom du Sénat tout entier, j’assure à sa famille et à ses collègues notre immense tristesse", a poursuivi Gérard Larcher, avant de critiquer "un système qui s’emballe et qui peut conduire un homme à commettre l’irréparable". "Le système n’a rien retenu depuis Béregovoy".
Il a laissé une lettre d'adieu. Jean Germain était poursuivi pour "complicité" dans l'organisation de mariages simulés célébrés par lui-même à la mairie de Tours et qui ont donné lieu à des malversations. Il a laissé une lettre d'adieu, lue par son avocat. "Jean Germain est mort, c'est un martyr de la République. Dans cette affaire, il a été jeté aux chiens et comme il l'a écrit dans la lettre qu'il a laissée, leur conscience les poursuivra", a ensuite déclaré Me Tricaud après l'annonce de la découverte du corps.