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Le député MoDem des Pyrénées Atlantiques a entrepris depuis le 10 avril dernier une marche à travers la France pour aller à la rencontre des Français et recueillir leurs sentiments sur la situation du pays… Il était de passage à Paris pour un premier bilan d’étape dans Europe midi - Votre journal.
Le "député qui marche" comme il est maintenant surnommé avait déjà fait parler de lui en 2006 après avoir entamé une grève de la faim pour s’indigner contre la fermeture d’une usine dans sa circonscription. "J’ai pris conscience que mes propres fils n’auraient pas les mêmes chances que j’ai eu moi " a confié Jean Lassalle sur Europe 1.
En cinq mois, Jean Lassalle a déjà parcouru plus de 4.600 kilomètres, à raison de 20 kilomètres par jour. Avec son béret et son bâton de berger –un hommage à son père- il est parti constater sur le terrain les ravages de la crise économique qu’il qualifie désormais de "crise humaine ". En choisissant de s’éloigner de son siège de député, il souhaite redonner la parole aux citoyens, à ceux qu’il appelle "les silencieux ".
Un constat édifiant. Jean Lassalle prend le temps de parler à ses concitoyens, et insiste sur le fait qu’il est temps de les écouter vraiment. Il évoque un acte de combattant, de résistant, contre un système qu’il ne peut plus accepter. Trois points ont attiré son attention.
Même s’il s’attendait à un mauvais moral des français, il ne pensait pas devoir faire face à "un niveau de détestation à l’égard des politiques [aussi] impressionnant ", soulignant que si les administrés aiment voir leur député dans sa circonscription, ils perdent toute confiance en lui quand il se rend à l’Assemblée Nationale. Ses interlocuteurs n’ont pas perdu tout espoir et aimeraient croire en la politique, ils rendent les dirigeants responsables de l’état de la France.
Deuxième constat : " les Français ne sont plus dans la désespérance, c’est plus que ça : ils sont résignés ! ". Des heures durant, il a écouté les plaintes et la vision désabusée d’individus qui ne savent plus comment faire face à la crise et qui ne semblent plus avoir aucun espoir de s’en sortir. Il leur lance un appel de lui écrire via les "Cahiers de l’espoir ", un site participatif qu’il a lancé.
Enfin, il constate que la population la plus désespérée est celle des artisans et des petits commerçants. Alors qu’ils vivaient dans un confort relatif il y a encore dix ans, ces derniers n’ont même plus le courage d’aller manifester pour défendre leurs intérêts.
Une démarche personnelle et non pas une manœuvre du MoDem. Jean Lassalle avoue que son initiative n’était pas liée à un attachement partisan. Il a néanmoins rencontré des militants du MoDem qu’il qualifie de "vachement chouettes et intéressants ", lui rappelant les socialistes à la veille de l’élection de François Mitterrand. "Je suis fier et je rencontre beaucoup de militants du MoDem, parce que je pensais qu’après ce que nous avions vécu, il n’y en avait plus beaucoup ".
Jean Lassalle reprendra sa marche lundi à Marseille.