Séance agitée mardi à l’assemblée nationale, jour des questions au gouvernement. Au lendemain du couac gouvernemental entre Vincent Peillon et Jean-Marc Ayrault sur le cannabis, l’opposition s’en est prise avec force au Premier ministre.
Christian Jacob, patron des députés UMP, a ouvert le bal en rappelant, sous les applaudissements de ses collègues de droite, les "cafouillages" des derniers jours. "En quatre jours, le rapporteur général du Budget intègre les œuvres d’art dans le calcul de l’ISF contre votre volonté. Bruno Le Roux s’oppose publiquement à vous sur la procréation médicalement assistée, rejoint par votre ministre de la Santé, qui le soutient. Claude Bartolone a remis en cause votre engagement de réduire le déficit à 3%. Monsieur Cahuzac s’oppose à vous sur la redevance télé. Le ministre de l’Education nationale qui ouvre ce débat scandaleux et suicidaire sur le cannabis !" Sa conclusion : "Y a-t-il un pilote dans l’avion ?" La réaction de l’hémicycle, côté opposition : "Démission ! Démission !"
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Jean-Marc Ayrault a quitté l’hémicycle
Le Premier ministre a alors pris la parole pour répondre aux patrons des députés UMP : "Je ne me sens pas du tout insulté par vos formules", a-t-il lancé en préambule, sourire aux lèvres, avant de répondre au prétendu problème d’autorité qui serait le sien : "Chacun sait que vous êtes là dans l'opposition pas par hasard. Moi je ne suis pas Premier Ministre par hasard, je suis Premier ministre parce que j'ai la confiance du président et de la majorité. Vous, vous avez été sanctionnés par le peuple français!"
La passe d’armes aurait pu en rester là. Elle a continué de plus belle à chaque intervention d’un élu de la majorité, poussant Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, à menacer de suspendre la séance. Rien n’y a fait, et le brouhaha a même redoublé quand Jean-Marc Ayrault a quitté l’hémicycle en pleine séance.
#QAG#Ayrault déserte l'hémicycle. C'est le début de la fin— Philippe Cochet (@PhilippeCochet) October 16, 2012
#QAG ... comme d'habitude un #Cahusad méprisant, arrogant !— Lionel TARDY (@DeputeTardy) October 16, 2012
Dans l’hémicycle, on crie alors au scandale. Les réseaux sociaux s’affolent, estimant que le Premier ministre fuit les questions. L’explication finale est venue du compte officiel de Jean-Marc Ayrault sur Twitter :
Le Premier ministre reçoit actuellement Koichiro Gemba, ministre des Affaires étrangères du Japon— Premier Ministre(@Matignon) October 16, 2012
La fin d’un épiphénomène, mais pas des polémiques, qui ont suivi sur Twitter, où les députés s’en sont donné à cœur joie. Florilège :
Luc Chatel, Député-Maire UMP de Chaumont :
Ayrault qui s'adresse à sa majorité et qui quitte l’hémicycle, Taubira qui répond à la place de Peillon: ca sent la fébrilité #QAG#directAN— Luc CHATEL (@LucChatel) October 16, 2012
Xavier Bertrand, député-maire UMP de Saint-Quentin :
La France a besoin d'un Gouvernement qui gouverne et de la démission de Monsieur Peillon !#QAG— xavier bertrand (@xavierbertrand) October 16, 2012
Corinne Narassiguin, députée socialiste représentant les Français d'Amérique du Nord :
De pire en pire à droite de l'hémicycle, on pose des questions et on refuse d'écouter les réponses. Aucun respect. #QaG#DirectAN— Corinne Narassiguin (@CorinneNara) October 16, 2012
Yann Galut, député socialiste de la 3e circonscription du Cher :
Jacob et l'UMP haineux à l'Assemblée Nationale...sale ambiance, propos injurieux et démagos #DirectAN— Galut (@yanngalut) October 16, 2012