Marine Le Pen s’est opposée à la candidature de son père en PACA pour les régionales. Une bonne idée ?
La rupture est bel et bien consommée entre le père et la fille. Après l’interview accordée par Jean-Marie Le Pen au magazine Rivarol, où il défend notamment le maréchal Pétain, Marine Le Pen a dit stop. Elle s’est déclarée publiquement contre la candidature du président d’honneur du FN en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) aux prochaines élections régionales. Un geste très symbolique et aussi un calcul politique…
Écarter le père et au plus vite. Selon les toutes dernières enquêtes d’opinion, les Français demanderaient à Marine Le Pen de pousser vers la sortie son père. Nous avons pu consulter les résultats d’un sondage de l'institut BVA qui sera diffusé ce week-end. Cette enquête, qui a été réalisée après la récidive de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz, révèle que le président d’honneur du FN tire son parti vers le bas.
Les sorties du père font chuter la fille. Il en ressort notamment que la cote de popularité de Marine Le Pen s'effrite depuis les sorties sulfureuses de son père, ces dernières semaines. Toujours selon ce sondage BVA, la cote de popularité de la présidente du parti frontiste aurait chuté de 5 points. Quant à la figure historique du FN, il tombe à son plus bas historique avec seulement 4% d’opinions favorables.
Une cassure aussi au sein du FN. Le rejet de Jean-Marie Le Pen par ses propres militants remonte à juin 2014, quand le patriarche avait suggéré de faire une "fournée" d’artistes qui menaçaient de quitter la France en cas de victoire du Front national (voir ci-dessous en vidéo). Selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France quelques jours après cette sortie 58% des sympathisants souhaitaient alors le départ de Jean-Marie Le Pen.
Attirer de nouveaux électeurs. Si Jean-Marie Le Pen a encore une place au FN, elle est uniquement dans le cœur des militants. "Il est célébré comme une rock star dans les meetings", nous confie un spécialiste frontiste. "Ses fans font la queue pour être pris en photo. Mais il s’agit d’un public trop restreint, trop radical". Marine Le Pen ne compte pas sur cette frange radicale de ses sympathisants. Au contraire, elle pourrait même attirer de nouveaux électeurs en évinçant son père. Là encore, les enquêtes d’opinion lui donnent confiance. Selon le sondage Ifop pour Dimanche Ouest France, en juin dernier, 14% des personnes interrogées affirmaient qu’ils pourraient voter Front national si sa figure historique partait.
>> LIRE AUSSI - Ravier : Jean-Marie Le Pen "met en péril" le FN
>> LIRE AUSSI - La théorie du "tout sauf Jean-Marie"
>> LIRE AUSSI - Quel avenir pour Jean-Marie Le Pen au FN ?