Petit pays sympathique", la Norvège a fait preuve d’une grande "naïveté", "plus grave" que les attaques perpétrées par Anders Behring Breivik, qualifiées d'"accident". La dernière sortie médiatique de Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du Front National, ne passe pas.
"Consternant". La réaction de Benoît Hamon, porte-parole du parti socialiste, dimanche sur Europe 1, est aussi limpide que sévère. "Quel que soient les déclarations de Marine Le Pen, le Front National n’a pas beaucoup changé", a-t-il ajouté. Et le socialiste de dénoncer "le fait que Jean-Marie Le Pen attribue cet acte barbare à la folie d’un homme en dédouanant complètement l’idéologie au nom de laquelle cet homme a théorisé et planifié" ces attentats.
"Une idéologie qui a armé" Anders Behring Breivik
"On est passé d’un discours de violence pure à un acte de violence pure et on ne peut pas dédouaner l’idéologie qui a armé ce terroriste ; c’est sans doute un fou mais il y a une idéologie qui l’a armé, cette idéologie est celle de l’extrême-droite", a ajouté Benoît Hamon.
Par ses propos, Jean-Marie Le Pen renoue avec la polémique mais il embarrasse sa fille, lancé dans une stratégie de normalisation du FN. "Nous verrons si Marine Le Pen prend ses distances clairement avec les propos de son père, mais en tout cas, elle ne peut pas en rester là", a-t-il conclu.
Marine Le Pen doit choisir entre son père ou son parti
Les propos de Jean-Marie Le Pen engagent-ils le parti qu'il a créé ? Pour l'association SOS Racisme, la réponse est claire : "par ses propos, Jean-Marie Le Pen engage bien évidemment le Front national". "L’image de respectabilité que Marine Le Pen prétendait lui offrir a bien du mal à ne pas exploser en vol dès que, au Front national, l’occasion d’assouvir sa haine de l’étranger et son dédain pour la vie trouvent matière à s’exprimer", a ajouté samedi l'association.
Le politologue Stéphane Rozès est, lui, moins affirmatif. "Les propos de Jean-Marie Le Pen sonnent très clairement une différence de tonalité avec la stratégie de Marine Le Pen qui, depuis son accession à la direction du FN, essaye de transformer cette formation d’extrême-droite de parti protestataire en véritable alternative politique", analyse-t-il.
Mais "la balle dans le camp de Marine Le Pen", poursuit Stéphane Rozès :