Jean-Noël Guérini n'est plus socialiste. Le sénateur et président du Conseil général des Bouches-du-Rhône l'a annoncé lundi soir sur Twitter. "Après 47 ans de militantisme au PS, j'ai décidé ce soir de le quitter. Je continue mon combat au service des habitants des Bouches-du-Rhône", annonce-t-il sur son compte.
Aprės 47 ans de militantisme au PS, j'ai décidé ce soir de le quitter. Je continue mon combat au service des habitants des Bouches-du-Rhône— Jean-Noël Guérini (@jnguerini) 7 Avril 2014
Le PS s'apprêtait l'exclure mercredi. "Notre objectif était que Jean-Noël Guérini ne soit plus membre du PS et que cela se fasse sans contestation juridique pour éviter une réintégration par un tribunal. Nous avions réuni toutes les conditions pour cette exclusion qui allait être effective au prochain bureau national", prévu mercredi, a déclaré le secrétaire national aux Fédérations du PS, Alain Fontanel.
Le divorce entre le Parti socialiste et Jean-Noël Guérini semblait consommé depuis de longs mois. Mis en examen à trois reprises, notamment pour association de malfaiteurs et détournement de fonds publics, le sénateur des Bouches-du-Rhône s'est dernièrement illustré en ferraillant contre Patrick Mennucci aux élections municipales de Marseille. Guérini avait en effet apporté son soutien à sa "candidate de coeur", Lisette Narducci. Lassé, le Parti socialiste a lancé fin janvier une procédure d'exclusion à son encontre.
"Pas en guerre avec le PS, mais..." Il a donc seulement précédé une rupture inévitable. Lors de ses voeux, il s'était encore distingué en annonçant son intention de se présenter à la tête d'une "liste autonome" aux sénatoriales. Il dénonçait au passage les "petits arrangements au sein du PS" notamment pour les municipales. "Je ne suis pas en guerre avec le PS. Mais peut-être le parti l'est-il avec moi ?" avait-il lancé, comme nouvelle provocation.
"C'est une épreuve pour moi". Après son court message sur Twitter, le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône a étayé son propos dans un communiqué relayé par l'AFP. "A la tête du Conseil général, je me bats avec fierté pour les habitants des Bouches-du-Rhône, depuis de nombreuses années. C'est pour moi un honneur. C'est aussi une immense responsabilité. Désormais, je le ferai en quittant le Parti socialiste, au sein duquel je milite depuis 1967. C'est une épreuve pour moi, mais j'y suis contraint. Ce parti, je ne le reconnais plus, je ne m'y reconnais plus", affirme-t-il notamment.
Patrick Mennucci satisfait. Le député Patrick Mennucci (photo), candidat malheureux à la mairie de Marseille, a affiché sa satisfaction au micro d'Europe 1 lundi. "Jean-Noël Guérini avait beaucoup d'influence dans le Parti socialiste, il faut s'assurer que cette influence disparaisse avec lui", a-t-il déclaré. L'occasion aussi d'adresser une pique à son adversaire Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille. "Je sais aussi quelles ont été les obscures manoeuvres qui ont prévalu à cette élection municipale entre M. Guérini et M. Gaudin", a affirmé Patrick Mennucci, évoquant "tous les vieux réseaux marseillais, tout ce qui fait que notre ville est dans la situation dramatique dans laquelle elle est".
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