Créditée de seulement 2 à 3% d'intentions de vote, Eva Joly se bat pour inverser la tendance. La candidate écologiste a exposé samedi à Roubaix son "projet de réconciliation" après le "quinquennat de division" qu'a mené, selon elle, Nicolas Sarkozy. Son programme mélange les thématiques écologistes d'EELV et la "République exemplaire" que la candidate entend porter."
En introduction de son "projet présidentiel", Eva Joly l'assure: "Le projet que je porte, celui des écologistes, est un projet de réconciliation" après un "quinquennat de division, de fragmentation de la société" Son objectif: "Réconcilier les Françaises et les Français entre eux", "la France avec la nature et l’environnement", "la France avec l’Europe", "réconcilier enfin les Français avec l’avenir par une transition écologique qui prépare le monde de demain", écrit-elle.
"L'écologie, c'est la solution"
Lors d'un point-presse, Eva Joly, voulant montrer la crédibilité de son projet en temps de crise, a martelé que sur le chômage, le pouvoir d'achat et la santé, "l'écologie, c'est la solution".
Parmi ses principales mesures: création d'un million d'emplois notamment par l'économie verte, sortie du nucléaire en 20 ans avec développement massif des énergies renouvelables, taxe carbone avec "chèque vert" pour les moins favorisés, création de nouvelles tranches d'imposition (70% au-delà de 500.000 euros annuels).
La promotion d'une "République exemplaire"
Eva Joly se démarque aussi de François Hollande en prônant notamment le remplacement du quotient familial par un crédit d'impôt forfaitaire. Figurent également la retraite à 60 ans sans décote, un revenu minimum pour les jeunes, une tarification progressive de l'électricité, l'augmentation de 50% de tous les minima sociaux pendant le quinquennat, ou encore la "traque" de la délinquance financière au coeur de sa "République exemplaire".
"Les idées fraîches, nouvelles, jeunes en politique c'est moi qui les porte", a lancé Eva Joly, se disant prête à "partir en reconquête" malgré une "difficile campagne".
"Rien n'est joué"
Eva Joly a prononcé samedi après-midi un discours "plus personnel et politique" lors d'un meeting avec Cécile Duflot, où les drapeaux bleu-blanc-rouge ont fait leur apparition. La candidate a cherché à imprimer son style. Celle qui pense que "le petit monde politico-médiatique l’a prise en grippe", assure essayer "d'apparaître plus chaleureuse" malgré un ton parfois péremptoire.
En introduction de son premier meeting, elle a en effet joué la carte de l'humour, devant une assemblée visiblement conquise. La candidate EELV a exprimé son "grand plaisir à venir dans l'Ch'Nord", ne manquant pas de railler "certains qui se moquent" de son accent norvégien, rapporte LCI. Eva Joly a également appelé ses sympathisants ,à voter avec leur "cœur" pour sa candidature au premier tour de la présidentielle.
"Il y a un total décalage entre ce qu'elle est et comment elle est perçue", juge son directeur de campagne Stéphane Sitbon-Gomez qui reconnaît qu'elle doit réussir à "montrer qu'on a les solutions, sans asséner de vérités". Alors que les sondages la plombent, il veut croire que "rien n'est joué", voulant "démonter la mécanique du vote utile".