L'INFO. C'est ce mercredi, à 9 heures, que l'Assemblée nationale va décider ou non de lever l'immunité parlementaire de Patrick Balkany. La justice a fait une demande en ce sens auprès du palais Bourbon puisque le député-maire de Levallois-Perret est mis en examen pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale, dans une enquête qui vise aussi son épouse, Isabelle. Dans le viseur de la justice : deux villas à Saint-Martin et à Marrakech, dont ils sont soupçonnés d'être propriétaires à l'insu du fisc.
Ils sont 22 à avoir le sort de Patrick Balkany entre leurs mains, à savoir les 22 membres du bureau de l'Assemblée : le président, ses vice-présidents, les questeurs et les secrétaires. Et avant cette réunion, autant dire qu'ils se font très discrets. D'autres élus sont plus bavards, comme le député UMP de la Manche Philippe Gosselin qui milite pour la levée de l'immunité de son collègue de l'opposition.
Certains veulent abolir ce privilège. Objectif : montrer que les parlementaires ne se protègent pas entre eux. C'est d'ailleurs pour cela que certains parlementaires, comme le filloniste Eric Ciotti, plaident pour la suppression pure et simple de ce "privilège". "Tout ce qui peut donner une image de protection des élus est mauvais", estime par exemple le patron des députés UDI, Philippe Vigier. Avec cette immunité, Patrick Balkany ne peut ni être placé en garde à vue ni être soumis à un contrôle judiciaire, ni être interdit de quitter le territoire. Lever l'immunité dont il bénéfice, c'est donc faciliter le travail de la justice.
Un vote à main levée. Pas sûr que cela enchante le plus vieil ami de Nicolas Sarkozy, qui a tenté de plaider sa cause dans une lettre adressée à Claude Bartolone et au bureau de l'Assemblée nationale. Une stratégie du tout pour le tout qui ne devrait pourtant pas porter ses fruits. Le bureau de l’Assemblée étant en majorité à gauche, il y a en effet de fortes chances qu'il fasse tomber l'immunité de Patrick Balkany. Car, contrairement au triste épisode de la levée d'immunité ratée de serge Dassault au Sénat, cette fois le vote se fera à main levée. Et on imagine mal un parlementaire socialiste sauver la mise au meilleur ami de Nicolas Sarkozy, qui plus est à quatre jours d'un premier tour d'élections départementales qui s'annonce tendu.
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