Jouyet, l'ami intime devenu boulet pour Hollande

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FALLAIT PAS L'INVITER - Le secrétaire général de l'Elysée est un habitué des erreurs de com'. "C'est quelqu'un qui a gaffé toute sa vie", assurent les journalistes du Monde.

L'INFO."Il aurait dû se taire jeudi, qu'est-ce qui lui a pris de réagir ?" Ce proche de François Hollande, cité lundi dans le Parisien, résume bien l'état d'esprit ambiant à gauche. Pourquoi Jean-Pierre Jouyet, qui savait que des journalistes avaient pris note de ses révélations, a-t-il d'abord couvert François Fillon, avant de rétropédaler dimanche ? Une question qui s'apprécie à l'aune du caractère du secrétaire général de l'Eysée, gaffeur en chef de la majorité.

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"C'est une gaffe, ce n'est pas bien de faire ça." Jean-Pierre Jouyet n'a pas attendu bien longtemps après l'élection de son ami de 30 ans avant de faire sa première boulette. Dès l'élection de François Hollande à l'Elysée, en mai 2012, il lâche au miro de RTL le nom du futur Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. "Je pense qu'il sera nommé tout à l'heure, oui", lâchait celui qui était à l'époque président de l'Autorité des marchés financiers. "C'est une gaffe, ce n'est pas bien de faire ça. Il faut respecter les institutions de la République française et c'est au secrétaire général de l'Elysée d'annoncer, sur le perron de l'Elysée et sur instruction du président de la République, qui sera le chef de gouvernement", l'avait tancé Ségolène Royal sur BFM.

Recadré par Hollande. Jean-Pierre Jouyet allait-il dès lors se calmer et éviter les impairs? Que nenni. En octobre 2012, soit moins de six mois après sa première gaffe, le tout nouveau président de la Banque publique d'investissement (BPI), en pleine "affaire Florange", jugeait sur Europe 1 que la BPI "aura vocation à maintenir l'activité et non pas à aider les canards boiteux". "Florange n'est pas un canard boiteux", avait été obligé de rectifier son ami le président de la République.

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"Un personnage intrigant" qui "manipule tout le monde". Deux boulettes qui n'ont pas augmenté sa cote de popularité dans les rangs de la majorité, où on se méfie de ce social-libéral devenu important dans le dispositif elyséen. Selon un membre de l'exécutif, nombre de ministres du gouvernement Valls voient en lui "un personnage intrigant" qui "manipule tout le monde". Ils lui reprochent notamment d'entretenir des relations "troubles" avec la droite. Un vestige de son passage dans le gouvernement de François Fillon, de 2007 à 2008, vécu comme une trahison par son copain de régiment. "C’est ta décision, et je la respecte. Mais je la regrette aussi. Elle va nous éloigner", avait ainsi réagi à l'époque François Hollande, selon le Monde. "On savait que la proximité de Jouyet avec la droite allait finir par poser problème", a assuré un cadre du PS dans le quotidien du soir.

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Autant dire que ce déjeuner avec François Fillon - à sa demande -, a du mal à passer. D'autant que Jean-Pierre Jouyet a cru bon d'en raconter la teneur a des journalistes du Monde, ce qu'il a d'abord démenti avant de revenir en arrière deux jours plus tard. "Une maladresse", selon Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, et Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes.

"C'est quelqu'un qui a gaffé toute sa vie".  "Une maladresse" dont il est coutumier et qui est du pain béni pour les journalistes. "Jean-Pierre Jouyet n'est pas un politique comme les autres, c'est un haut fonctionnaire. C'est quelqu'un qui a gaffé toute sa vie dès qu'il a pris la parole publiquement. Il dit des choses qu'il ne devrait pas dire. Il est très mal à l'aise avec l'univers médiatique. Quand vous avez accès à lui en tant que journaliste, c'est en général bingo à chaque fois!", jugent ainsi Fabrice Lhomme et Gérard Davet, les deux journalistes à l'origine de l'affaire. "Jouyet a seulement voulu se faire un peu mousser auprès d'eux, en extrapolant des propos entendus", juge un filloniste contacté par Europe1.fr. Et François Hollande de composer avec un ami de 30 ans qui collectionne les boulettes comme d'autres les timbres. Jusqu'à quand ?