"Il y a urgence. La gauche se meurt. Il faut un big-bang". Le socialiste Julien Dray était dimanche l'invité du Grand rendez-vous Europe 1-iTtélé-Le Monde . Remonté, il n'a pas mâché ses mots sur l'état du PS, et notamment sur les divisions entre "frondeurs" et gouvernement.
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"Je me suis engagé à l'âge de 15 ans, parce que je croyais à quelque chose. Ce que je ne veux pas, c'est que dans deux ans, le bilan de ma vie de militant soit de convaincre les électeurs de gauche de voter pour Nicolas Sarkozy", a d'emblée attaqué l'ancien député de l'Essonne. "Tout le monde est déjà dans la défaite, tout le monde est déjà dans le calcul d'après-défaite", regrette-t-il.
"Le peuple de gauche ne comprend rien". Selon Julien Dray, "tous les gens de gauche auront amené" à cette situation, si elle se produit. "Si dans deux ans, je dois voter pour Nicolas Sarkozy, j'en voudrais à cette gauche là, mais comme vous ne pouvez même pas imaginer", insiste-t-il. L'ancien trotkiste et cofondateur de SOS Racisme semble tout de même particulièrement en vouloir aux socialistes "frondeurs", qui demandent au gouvernement un ancrage plus à gauche de sa politique.
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"On est dans une situation incroyable où la gauche passe son temps à se battre entre elle, à expliquer qui est le plus de gauche", enchaîne-t-il, dénonçant des "docteurs de gauche, qui donnent des brevets de gauche". "On est de gauche parce qu'on veut ouvrir les magasins cinq dimanches par an et de droite parce qu'on veut ouvrir 12 dimanches"?, se demande-t-il. "Je ne suis pas déchaîné, c'est ma vie, mon combat. Le peuple de gauche n'est pas démobilisé, c'est faux. Il ne comprend rien à ce qui se passe. Le Parti socialiste souffre de ne plus être en prise avec la réalité. J'en ai assez d'une gauche qui ne sait plus être la gauche des libertés, une gauche des interdits, des envieux", conclut-il.
.@juliendray "il m'est arrivé d'avoir des désaccords avec M. #Valls, ça m'arrive encore, mais je ne lui dis pas, toi t'es pas socialiste!"— itele (@itele) 14 Décembre 2014
La loi Macron "est de gauche". Le conseiller régional d'Île-de-France a pris la défense de la loi croissance du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, fustigée au PS pour ses aspects trop libéraux. "Cette loi est de gauche pour une raison simple, on essaye de réguler des professions". Et d'asséner enfin : "on est jamais sur les bons combats, on mène des guerres que personne ne comprend".
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Contre le FN, "revendiquer l'immigration". Pour éviter la poussée du FN, le socialiste veut l'attaquer sur ses thèmes de prédilection. "Quand on se bat contre le FN, on doit revendiquer que l'immigration est une chance. On doit affronter le FN", préconise Julien Dray, qui précise "qu'il faut des quotas" pour réguler cette immigration. Et d'insister : "les immigrés sont une chance pour la France et il faut démontrer pourquoi".