Alain Juppé affirme que François "Hollande fait exactement ce qu'il reprochait à (Nicolas) Sarkozy de faire", une loi quand un problème se présente, dans une interview au Nouvel Observateur, daté du 18 au 24 avril. "Un problème? Hop, une loi!", s'exclame l'ancien Premier ministre, qui se dit agacé par la "moralisation" de la vie politique, "telle qu'elle a été lancée" par le président Hollande. "Chacun met ce qu'il veut derrière ce mot de moralisation", dit-il.
Le maire de Bordeaux qualifie également la publication de patrimoine d'"exercice de voyeurisme". "Tout ça n'a aucun sens et n'empêchera pas les tricheries individuelles. C'est une vaste pantalonnade". Après que M. Hollande a évoqué l'interdiction pour les parlementaires d'exercer pendant leur mandat certaines professions, M. Juppé lance une mise en garde: "attention à ne pas faire un Parlement de fonctionnaires". "Ce qui est certain, c'est qu'il faut sans doute moins d'élus. C'est la seule manière pour que les parlementaires aient aussi plus de moyens. Quand on voit le bureau d'un sénateur américain, cela laisse songeur", ajoute-t-il.
M. Juppé est également en désaccord avec François Bayrou, président du MoDem, ou Marine Le Pen, présidente du Front national, qui plaident pour l'instauration du scrutin proportionnel. "On croit rêver. En Italie ou en Israël, pays de la proportionnelle, il n'y a aucune corruption, c'est bien connu!", affirme-t-il.