Qu’elle soit concertée ou personnelle, l’initiative de Gérard Longuet de donner, dans Minute, un brevet de respectabilité à Marine Le Pen créé des remous à droite. Plusieurs personnalités de premier plan ont pris leur distance vis-à-vis des propos du ministre de la Défense, qui voit en la présidente du FN un "interlocuteur" possible de l’UMP. Mercredi matin, Alain Juppé a ajouté sa voix au chœur des récriminations.
Interrogé sur l’interview de Gérard longuet, le ministre des Affaires étrangères s’est voulu clair. "M. Longuet n’engage que lui-même par ses propos que je ne partage évidemment en aucune manière", a-t-il affirmé sur Europe 1. "Il n’y a pas d’accord possible avec le Front national et avec ses dirigeants. Et je suis très heureux que le président de la République l’ai dit en ces termes-là il y a quelques jours à peine", a-t-il insisté. "Il n'y aura pas de ministre du Front national, il n'y aura pas d'accord avec le Front national, ils ne seront pas dans la majorité", avait en effet déclaré Nicolas Sarkozy dimanche dernier Canal +.
Dati, Pécresse, Copé, Raffarin…
Alain Juppé a tout de même défendu la stratégie de Nicolas Sarkozy de s’adresser aux électeurs du Front national. " Les Français qui ont voté Front national sont des Français comme les autres", a affirmé le ministre. "Quand c’est M. Hollande qui le dit, ça paraît être de la vertu républicaine. Quand nous le disons nous, c’est du vice pétainiste. Il faut sortir de cette caricature et de ce politiquement correct. Nous parlons à tous les Français", a-t-il insisté.
Avant Alain Juppé, Des personnalités telles que Rachida Dati, Valérie Pécresse s’étaient eux aussi désolidarisé de Gérard Longuet. De son côté, Jean-Pierre Raffarin a jugé cette interview "regrettable sur le fond et inopportune sur la forme".
Quant à Jean-François Copé, il a effectué une mise au point ferme et claire. "Il n'y aura jamais d'accord électoral avec le Front national, ni de discussion ou de négociation avec les leaders du Front national", a déclaré lors de son point presse hebdomadaire le secrétaire général de l'UMP. "Il y a eu un petit échange sur ce sujet", a-t-il aussi admis. "Ce sont des déclarations qui lui appartiennent et qu'il a lui-même depuis nuancées".