Juppé, l'homme qui plait (aussi) à gauche

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Aurélie Herbemont avec Louis Hausalter , modifié à
DÉBAUCHAGES - Le profil modéré du maire de Bordeaux séduit certains électeurs de François Hollande.

Les sarkozystes l'appellent "le candidat de la gauche". Alors que le bureau politique de l'UMP doit valider mardi soir le processus de la primaire, prévue pour novembre 2016, Alain Juppé compte bien ratisser large. Il plaide d'ailleurs pour une primaire très ouverte, fixant le minimum à 500.000 votants. Logique, lorsqu'on sait que le profil du maire de Bordeaux séduit aussi à gauche.

Anti-Juppé en 1995, devenu pro-Juppé en 2015. Sylvain est directeur d'école. Il a glissé un bulletin au nom de François Hollande dans l'urne en 2012. Et affirme au micro d'Europe 1 n'avoir "jamais voté à droite". Et pourtant, Alain Juppé ne lui déplait pas, alors même qu'il a déjà manifesté contre lui il y a 20 ans, lors des grandes grèves contre son projet de réforme des retraites et de la Sécurité sociale. "Je me souviens d'être allé dans la rue en 1995, comme quoi on peut changer", s'amuse-t-il. D'ailleurs, "lui a sûrement changé", veut-il croire. Sylvain assume son profil social-démocrate : "par le passé, j'ai été très sensible à Rocard, Delors, Bayrou". Alors pourquoi pas Juppé en 2017 ?

D'une primaire à l'autre. Electeur socialiste, Igor est allé voter à la primaire de la gauche en 2011. L'année prochaine, il compte voter à celle… de la droite, notamment pour éviter une candidature Sarkozy. "Je ne vois pas pourquoi je n'irais pas défendre certaines idées dans une primaire UMP", argue-t-il. Lui aussi voit l'ancien Premier ministre comme un recours crédible. "Juppé me correspond plus, au niveau de la personnalité et potentiellement des idées qu'il peut proposer", explique-t-il. "Je pense qu'il peut rassembler au-delà de son parti politique".

"Juppé, c'est notre roue de secours". Même des députés PS trouvent des vertus à Alain Juppé. Avec le raisonnement suivant : si la gauche est éliminée dès le premier tour, mieux vaut que ce soit Alain Juppé qui affronte Marine Le Pen, plutôt que Nicolas Sarkozy. "Juppé, c'est notre roue de secours", glisse un ténor socialiste. "Ça rassure de l'avoir dans le coffre, mais le but, c'est de ne pas avoir à s'en servir !"

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