L’UMP, c’est son bébé. En 2002, Alain Juppé devient le premier président de cette nouvelle formation politique. Au lendemain d’une soirée plus que compliquée pour sa formation, le maire de Bordeaux est inquiet, et ne le cache pas : "Ce qui est en train de se produire est encore pire que ce que j'avais prévu".
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"Je lance vraiment un cri d'alarme : c'est l'existence même de l'UMP qui est en cause aujourd'hui. Il faut arrêter cette confrontation", a-t-il prévenu lundi, sur i>Télé. Dimanche après-midi, sur Canal+, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac se félicitait pourtant que sa formation ait "organisé un vrai débat avec ses forces et ses faiblesses et au total, je pense que c'est plutôt un signe de bonne santé de l'UMP". Patatras quelques heures plus tard seulement.
"Cesser immédiatement les invectives"
Face au psychodrame qui se joue entre les camps Copé et Fillon - le pays a besoin "de tout sauf du spectacle que donne aujourd'hui l'UMP", juge-t-il -, celui qui n’a jamais voulu prendre parti dans cette confrontation a tenté de jouer les arbitres. Lundi, à la première heure, Alain Juppé a alors pris la plume pour se fendre d’un billet de blog dans lequel il s’adresse directement aux deux candidats. "J’appelle François Fillon et Jean-François Copé à faire cesser immédiatement les invectives qu’échangent leurs partisans et à s’engager à accepter la décision de la Commission de contrôle des opérations électorales, quelle qu’elle soit."
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Surtout, le fondateur de l’UMP avance une solution pour sortir de cette crise interne, proposition qu’il a également formulée sur son compte Twitter :
Il faut une instance de crise pour accompagner le nouveau président avec des gens qui n'ont pas pris part à cette confrontation lamentable— Alain Juppé (@juppealain) November 19, 2012
"Juppé peut jouer un rôle majeur"
Mais une autre option est sur la table : celle d’un troisième homme venant mettre tout le monde d’accord. C’était la posture adoptée il y a quelques mois par… Alain Juppé, avant que celui-ci n’abandonne face à l’insuccès de sa proposition. Bernard Accoyer, ancien président de l’Assemblée nationale, n’a en tout cas pas oublié : il faudrait "réfléchir à une instance collégiale pendant quelques jours", a-t-il lui aussi suggéré, sur BFMTV. Avec par exemple un sage comme Alain Juppé à sa tête ? "Oui, tout à fait, Alain Juppé est tout à fait le type de personnage qui peut jouer un rôle majeur pour sortir de cet épisode regrettable", a-t-il tranché.
Le maire de Bordeaux a redit, sur i>Télé puis sur Europe 1, qu’il ne se voyait plus d’ambitions nationales et qu’il souhaitait se consacrer entièrement à sa ville de Bordeaux. Même si "c'est l'existence même de l'UMP qui est en cause aujourd'hui" ? En tout cas Alain Juppé laisse la porte ouverte. Invité d'Europe 1 lundi soir, l'ancien ministre des Affaires étrangères a été un peu plus loin encore dans sa réflexion : "si, pendant une période de quelques semaines, il faut réunir un certain nombre de personnes qui ne sont pas complètement engagées dans cette bataille, je veux bien y contribuer, avec des gens comme Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire", a-t-il proposé.