L'ancien Premier ministre confirme que "le match" pour 2017 a commencé et prévient qu'il ira "jusqu'au bout".
Sortez les gants. Alain Juppé le dit sans détour : oui, "le match a commencé" avec Nicolas Sarkozy, qui a annoncé vendredi sa candidature à la présidence de l'UMP et qui vise, comme lui, la présidentielle de 2017. Invité dimanche du Grand Rendez-Vous Europe 1- Le Monde - i>TELE, l'ancien Premier ministre, candidat à la primaire UMP pour la présidentielle, a bien fait comprendre qu'il n'entendait pas se laisser impressionner ni déstabiliser par le retour politique de l'ancien chef de l'Etat.
"Je sais bien qu'aujourd'hui le match a commencé et que le tacle commence" :
"J'irai jusqu'au bout". Alain Juppé, qui avait officialisé fin août sa candidature à la primaire présidentielle de son camp, grillant la politesse à Nicolas Sarkozy, a voulu montrer sa détermination, assurant qu'il irait "jusqu'au bout". "Je sais bien qu'aujourd'hui le match a commencé et que le tacle commence. On essaie de faire croire que je n'irai pas jusqu'au bout. Eh bien, je vais en apporter la détermination. Vous le verrez en 2016 et 2017", a-t-il lancé.
"Je ne suis pas une girouette. Si j'ai dit ça, c'est parce que j'y ai réfléchi, pensé, j'en ai envie et donc je vais aller jusqu'au bout. Je sais bien qu'aujourd'hui le match a commencé et que le tacle commence. On essaie de faire croire que je n'irai pas jusqu'au bout. Eh bien, je vais en apporter la démonstration. Vous le verrez en 2016 et 2017 (...) Je le confirme, je l'écris, je le signe", a déclaré le maire de Bordeaux, en s'engageant au passage à n'exercer qu'un seul mandat présidentiel s'il est élu en 2017.
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"En matières d'ennuis judiciaires ..." Nicolas Sarkozy renvoie Alain Juppé à son âge et à sa condamnation judiciaire ? La réponse du maire de Bordeaux fuse : "en matière d’ennuis judiciaires, il vaut mieux ne pas se livrer à un match…, lâche t-il, cinglant, faisant référence aux nombreuses affaires judiciaires dans lesquelles le nom de Nicolas Sarkozy apparaît. Quant aux critiques sur son âge - le maire de Bordeaux approchera de ses 72 ans en 2017, l'ancien Premier ministre veut en faire un atout. "Ca peut être un handicap mais ça peut être aussi un atout", a-t-il commenté, ajoutant 'l'expérience, ça compte".
"Pas un concours de beauté !". Quelle est sa principale différence avec Nicolas Sarkozy ? "Je ne vais pas me lancer dans un concours de beauté !", répond, agacé, l'ancien Premier ministre. "J'exprimerai mes idées, il exprimera les siennes, nous avons des tempéraments différents, les Français choisiront", conclut Alain Juppé, qui, non sans humour, précise qu'il ne "pense pas à Sarkozy" en se rasant tous les matins.
"En matière d’ennuis judiciaires, il vaut mieux ne pas se livrer à un match… "
Mise en garde sur les primaires. "Je ne vais pas passer mon temps à me positionner par rapport à Nicolas Sarkozy", a déclaré le maire de Bordeaux, mettant en garde son adversaire sur la tenue de primaires à droite et au centre en 2016. "Dans un match, il y a une règle du jeu et un arbitre qui est le peuple, je préfère ça au mot 'combat", a fait remarquer Alain Juppé. Celui qui est aujourd'hui membre du triumvirat à l'UMP a de nouveau fermement défendu le principe d'une primaire ouverte à toute l'opposition en vue de 2017, quand Nicolas Sarkozy entend utiliser la présidence de l'UMP comme tremplin direct. "Une primaire, ça peut consister à faire voter les 175.000 militants de l'UMP. Cela ne sert à rien puisqu'ils vont se prononcer à la fin du mois de novembre (pour la présidence du parti). Donc, ça n'a de sens que si ces primaires sont élargies aux sympathisants de la droite, du centre, du centre-droit et peut-être même au-delà", a-t-il insisté.