François Fillon, ancien Premier ministre, a accusé François Hollande et Christiane Taubira d'avoir choisi, avec la nouvelle réforme de la justice, "le désarmement pénal" parce qu'ils sont "aveuglés par leur idéologie", lors d'un meeting à Saint-Raphaël, dans le Var, en présence d'un millier de personnes.
"S'il faut des mesures exceptionnelles pour en finir avec les trafics qui gangrènent les cités, il est de notre devoir de les prendre. Si nous manquons à cette obligation, la République continuera de reculer et elle finira par vaciller. La réponse de la justice doit être à la hauteur des agressions que la société subit", a affirmé le député UMP de Paris et candidat à la candidature dans son camp pour la prochaine présidentielle, applaudi à plusieurs reprises par le public. "Comment accepter qu'une attaque de train digne du Far West se solde par de la prison avec sursis ? Pourquoi faut-il attendre deux ans pour expulser les occupants d'un logement social transformé en entrepôt de drogue ? Ce ne sont pas des anecdotes. Ce sont les symptômes d'un mal profond".
"Nous ne le traiterons pas par des discours angéliques et des artifices de procédure pénale", a poursuivi François Fillon, pour qui "le sentiment d'impunité continuera de prospérer si le premier réflexe est de trouver des excuses aux délinquants et aux criminels". On en vient même à accuser la prison d'être responsable de la récidive ! Au contraire : la prison, en même temps qu'elle protège la société, doit fournir une chance de réinsertion à ceux qui veulent la saisir. Pour les autres, je n'ai aucun état d'âme", a-t-il ajouté. A ses yeux, "cette politique est exactement le contraire de celle que mènent François Hollande et Christiane Taubira qui, aveuglés par leur idéologie, ont choisi le désarmement pénal". "Ils ont choisi d'affaiblir la lutte contre la récidive", a-t-il poursuivi, car "moins de sanctions" c'est "plus de délinquance".
L'ancien chef du gouvernement a également affirmé que "le spectacle de l'affrontement entre le ministre de l'Intérieur (Manuel Valls) et le ministre de la Justice tout l'été était pitoyable. Ils étaient aussi pitoyables l'un que l'autre. L'un s'agitant en essayant de faire du Sarkozy sans en avoir le talent et les moyens, l'autre et l'autre défendant une idéologie surannée, qui est largement responsable des difficultés que rencontre le pays aujourd'hui".
Après un mois de couacs gouvernementaux à propos de la très sensible réforme pénale, François Hollande a annoncé vendredi ses arbitrages. Il a confirmé la création d'une peine de "contrainte pénale" sans prison pour certains délits et la suppression des peines plancher.