Ziad Takieddine a été entendu pendant près de dix heures mercredi par le juge Von Ruymbeke. L’homme d’affaires est soupçonné d’avoir versé des rétrocommissions à certains hommes politiques pour financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. Des accusations qu’il a niées en bloc jeudi sur Europe 1. Avant de passer à l’offensive et de viser nommément Dominique de Villepin.
"Une accusation très grave que je maintiens"
"Je suis le premier qui va dénoncer ce complot et le prouver point par point à l’opinion française", a annoncé Ziad Takieddine. "C’est un complot contre le président de la République, avec les mêmes acteurs que l’affaire Clearstream. Sauf que cette fois ils vont devoir répondre d’actes criminels", a prévenu l’homme d’affaires libanais, avant de se montrer plus précis. "Celui qui doit répondre de ses actes sur l’ensemble du dossier, de 1996 à aujourd’hui, s’appelle Dominique de Villepin", a-t-il accusé.
"Un complot contre le président de la République" :
Et Ziad Takieddine semble déterminé à ce que l’ancien Premier ministre paye. "Il faut qu’il réponde à la justice. Et il aura en face de lui quelqu’un qui aura les faits. Il faut qu’il réponde de ses vrais actes", a-t-il asséné. "C’est une accusation très grave que je maintiens, sur la base d’éléments que je possède, que je transmettrais à la justice."
"Je n’ai livré aucun centime"
Auparavant donc, Ziad Takieddine avait nié les accusations portées contre lui. "Non, je n’ai jamais remis d’argent à Nicolas Bazire", directeur de cabinet du Premier ministre Balladur de 1993 à 1995, a-t-il réfuté. "Je peux dire que je n’ai pas eu connaissance d’une quelconque rétrocommission. Moi, personnellement, n’ai pas livré pas un centime de rétrocommission", a-t-il insisté.
Désormais, assure-t-il, Ziad Takieddine ne veut dire que "la vérité sur les faits". Mais "ma crédibilité est plus bas que terre. On m’a lynché pendant neuf mois sur des faits qui ne sont pas vrais. Mais je vais raconter la vérité. Même si elle n’intéresse personne."
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