Enième rebondissement dans l’affaire Karachi. Edouard Balladur se serait adjoint les services d’un consultant américain réputé, Paul Manafort, en vue de l’élection présidentielle, selon France Info. Le juge Renaud Van Ruymbeke cherche désormais à savoir si ce politologue, qui a notamment travaillé pour Ronald Reagan, George Bush ou encore le dictateur Marcos aux Philippines, a été payé avec de l’argent issu d’éventuelles rétrocommissions versées en marge des contrats d'armement conclus par le gouvernement Balladur.
"Je pense qu'ils l'ont payé"
Le magistrat français s’appuie sur le témoignage de Nicola Johnson, l'ex-femme de Ziad Takieddine, cet homme d'affaires soupçonné d'avoir joué les intermédiaires lors de la négociation de marchés d'armement avec le Pakistan et avec l'Arabie Saoudite. A la question "qui aurait embauché Paul Manafort pour la campagne présidentielle d'Edouard Balladur ?", cette dernière répond : "J'imagine El Assir et Ziad [Abdul Rahman El Assir est aussi mis en examen dans ce dossier. Ce riche homme d'affaires aurait été l'associé de Ziad Takieddine, Ndlr]. Je pense qu'ils l'ont payé."
Le juge Van Ruymbeke veut creuser cette piste. Alors pour cela, il a lancé une commission rogatoire internationale avec les Etats-Unis, préalable nécessaire pour pouvoir un jour auditionner le consultant américain. Certains éléments accréditent en effet les dires de Nicola Johnson. Le magistrat a en effet retrouvé des documents bancaires qui attestent qu’entre septembre 1994 et août 1995, Paul Manafort a reçu 252.000 dollars de la part d'Abdul Rahman El Assir depuis une banque de Genève. Renaud Van Ruymbeke pense que c'est sur ce compte que transitaient les commissions versées en marge des contrats d'armement conclus par le gouvernement Balladur.
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