La piste islamiste a toujours été privilégiée par le ministère de l'Intérieur dans l'enquête sur l'attentat qui fit 15 morts à Karachi en 2002, dont onze Français de la Direction des chantiers navals (DCN), a déclaré dimanche Claude Guéant. L'enquête, qui s'était concentrée dans un premier temps sur le scénario d'une attaque islamiste, s'est orientée par la suite vers l'hypothèse de représailles à l'arrêt par la France du versement de commissions relatives à un contrat de vente de sous-marins Agosta au Pakistan en 1994. "Pour le ministère de l'Intérieur, la piste privilégiée a toujours été la piste islamiste", a déclaré le ministre de l'Intérieur dans le cadre du "Forum" de Radio J. "La vérité, peut-être que les juges nous permettront d'y parvenir", a-t-il ajouté. "Le secret défense pour ce qui concerne le ministère de l'Intérieur a été complètement levé. Tous les documents ont été transmis", a précisé Claude Guéant.
Interrogé sur la possibilité d'un acte de représailles lié aux commissions, dont Jacques Chirac avait ordonné l'arrêt en 1996 en raison de soupçons de rétrocommissions illicites qui auraient servi à financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, le ministre a répondu : "Le ministère de l'Intérieur ne dispose d'aucun élément qui permette d'accréditer une telle thèse".