"Une vague fondamentaliste touche la France". Pour Arno Klarsfeld, président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, le constat est sans appel. Dans une interview accordée mardi au site Atlantico.fr, le juriste explique ne pas être favorable au droit de vote des étrangers en France. La raison ? L'absence d'adhésion de "l'autre côté de la Méditerranée" aux valeurs de la République : laïcité et égalité hommes/femmes.
"Une vague fondamentaliste touche actuellement le monde musulman. Elle touche aussi la France d'une certaine façon puisqu'une grande partie des Tunisiens de France a voté pour des listes fondamentalistes lors des dernières élections tunisiennes", assure Arno Klarsfeld dans cet entretien.
"Le moment n'est donc pas venu de donner le droit de vote aux étrangers alors qu'il existe encore des problèmes d'intégration : beaucoup de gens qui viennent d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne ne sont pas encore intégrés et n'ont pas encore intégré les valeurs de laïcité et d'égalité hommes/femmes", poursuit-il.
L'échec de l'intégration
Arno Klasfeld affirme ne pas être philosophiquement opposé à l'idée d'autoriser les étrangers à participer à la vie démocratique française. Mais pour cela, ils doivent impérativement être intégrés.
"Si une grande partie des Tunisiens de France a voté pour des listes islamistes alors que beaucoup d'entre eux vivent en France depuis plusieurs années, c'est bien la marque que l'intégration n'a pas été une réussite !", affirme-t-il, ajoutant que "c'est une évidence de dire cela. Commençons par intégrer les gens qui sont ici".
Pour le président de l'Office français de l'immigration, il ne s'agit que d'un simple constat. En témoigne d'ailleurs l'existence de "quartiers communautaristes avec une forte aspiration religieuse" en Seine-Saint-Denis.
Guéant "un homme de droite raisonnable"
Arno Klarsfled a également apporté son soutien au ministre de l'Intérieur Claude Guéant qualifié de "voix de Le Pen" mardi par le quotidien Libération.
"Claude Guéant est un homme de droite raisonnable qui dit des choses évidentes", affirme-t-il en référence au projet de réduction de l'immigration légale.
"Ces étrangers ne sont pas encore présents sur notre sol, la France n’a donc pas encore de responsabilité vis-à-vis d’eux. (...) Dès qu’ils sont sur notre territoire, nous avons la responsabilité d’être la patrie des droits de l’Homme, de les traiter dignement. Lorsqu’ils ont toutes leurs attaches en France, il ne faut pas les expulser. Mais nous n’avons pas la responsabilité d’accueillir nécessairement plus d’étrangers", conclut-il.