Alors que la Grèce a officiellement signé avec l’Union européenne et le FMI l’accord qui doit lui permettre de s’extirper de la situation catastrophique dans laquelle elle se trouve au plan économique, les critiques pleuvent sur l’UE. Bernard Kouchner a répondu à ces critiques. Sur Europe 1. "Arrêtons de faire de l’europessimisme. C’est notre avenir, et c’est en ce moment qu’on a besoin de penser à l’Europe", a lancé le ministre des Affaires étrangères et européennes dans le carde du Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en France.
"Nous nous battons pour nous"
Pour le chef de la diplomatie française, l’essentiel est sauf. "Ce qui était indispensable, c’était la solidarité. Nous nous battons pour l’Europe et pour l’euro, qui est aussi notre monnaie. Quelque part, nous nous battons pour nous." Bernard Kouchner a également défendu la position allemande, qui a longtemps freiné le plan d’aide à la Grèce. "Mme Merkel a été un peu réticente à la proposition française, parce que les Allemands ont une situation économique très saine et qu’elle devait composer avec son opinion. Mais l’explication faite, l’Allemagne a rejoint, et c’est même elle qui va donner le plus."
Le ministre des Affaires étrangères a aussi certifié que cette crise serait finalement positive pour l’Union. "C’est dans la difficulté, de crise en cire, que l’Europe évolue", a-t-il affirmé. "Alors que depuis des années nous étions pris dans des problèmes institutionnels, il y a un vrai sursaut européen." Cela dit, sur le risque de contagion, "personne ne peut garantir quoi que ce soit, surtout pas dans cette situation où les marchés attaquent en permanence", a prévenu le ministre.
Ecoutez Bernard Kouchner sur l'Europe :
"Les temps sont dangereux"
Face à la marée noire qui frappe les côtes américaines et pourrait se révéler être la pire catastrophe écologique de l’histoire des Etats-Unis, Bernard Kouchner a offert l’aide de la France qui, a-t-il dit, a "une petite expérience" en la matière. "Nous leur avons promis d’être à leur disposition. Pour l’instant, ils n’ont pas fait appel à nous, et aucune équipe n’est partie. Mais les hommes et les moyens sont prêts."
A propos des Etats-Unis, le ministre a aussi commenté la tentative d’attentat finalement déjouée à New York. "Les temps sont dangereux", a-t-il conclu de cet incident. "Nous pouvons être frappés aussi. Tout le monde peut être frappé. Le terroriste, loin d’avoir cessé ses activités, le pratique avec beaucoup d’inventivité malsaine." Quant à y voir un discrédit de la politique de la main tendue de Barack Obama, Bernard Kouchner s’y refuse : "L’instinct mortifère de ces terroristes va bien au-delà des formidables déclarations de Barack Obama."
Bernard Kouchner sur le terrorisme:
"Une prison de tissu"
Enfin, Bernard Kouchner a évoqué la future loi sur la burqa été ses conséquences dans le monde. " Nous rencontrerons des obstacles", a admis le ministre des Affaires étrangères. "De la part des Etats-Unis, par exemple, très attachés à la liberté religieuse. Des pays d’Europe vont protester, comme le Danemark, la Suède. Il y aura aussi un certain nombre de pays musulmans qui nous critiqueront. Et l’Arabie saoudite va réagir."
Un temps sceptique sur l’utilité d’une loi, Bernard Kouchner s’est finalement rallié à ses collègues du gouvernement. "J’ai été très interrogatif sur cette loi. Je pensais qu’on pouvait faire une différence entre les lieux publics et les autres. Mais je crois que c’était démagogique et pas possible. Il faut dire que dans notre République française, il y a des règles, qu’il faut les respecter, et qu'on ne peut pas enfermer des femmes dans des prisons de tissu. La République, c’est passer de la moral à la rège. Pour la dignité de la femme, il faut le faire", a-t-il asséné.
Bernard Kouchner sur la burqa :