L'INFO. Le "oui" des députés. L'Assemblée nationale a définitivement adopté, mardi par 331 voix contre 225 le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. La France devient ainsi le 9e pays européen à autoriser le mariage homosexuel, et le 14e dans le monde. A l'annonce du résultat du vote, les députés de gauche ont applaudi debout et scandé "égalité, égalité" après un dernier discours de la ministre de la Justice Christiane Taubira.
Qui a voté quoi ? Au sein du groupe PS, quatre députés ont voté contre (Bernadette Laclais, Jérôme Lambert, Patrick Lebreton et Gabrielle Louis Carabin) et quatre se sont abstenus (dont deux députés chevènementistes, Jean-Luc Laurent et Marie-Françoise Bechtel). L'opposition de droite, l'UMP et l'UDI (centriste), a voté contre à l'exception d'une poignée de ses membres qui l'ont approuvée, comme l'UMP Franck Riester ou le centriste Jean-Louis Borloo, ou se sont abstenus, à l'image de Bruno Le Maire ou Nathalie Kosciusko-Morizet. Quatre autres, dont Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, et Luc Chatel, ancien ministre, ont voté "pour" par mégarde, mais ont fait inscrire sur "l'analyse du scrutin" établie par les services de l'Assemblée qu'ils "avaient voulu voter contre".
>>> Qui a voté quoi ? Le Lab a fait les comptes.
Incident avant le vote. Juste avant le vote, deux opposants au texte avaient tenté depuis les tribunes du public de déployer une banderole avant d'être évacués. "Les ennemis de la démocratie n’ont rien à faire dans l’hémicycle ! Sortez-moi ces excités ! Seuls les amoureux de la démocratie restent dans l'hémicycle !", crie alors le président de l'Assemblée, Claude Bartolone.
La case "Conseil constitutionnel". Quelques minutes après l'adoption définitive du texte, les sénateurs de l'opposition ont saisi mardi le Conseil constitutionnel, convaincus que le texte court un risque d’inconstitutionnalité. Du côté du gouvernement,on affiche sa sérénité. La ministre déléguée chargée de la Famille, Dominique Bertinotti, a assuré mardi matin de sa "confiance" dans la validité juridique du texte.