L'Assemblée nationale a adopté lundi une série de dispositions favorisant la vente en ligne de lunettes et lentilles, tout en l'encadrant, dans le but de faire baisser leur prix, malgré les critiques des opticiens et de l'opposition.
"L'impact que nous attendons de l'augmentation de ce commerce sur internet est de permettre de transférer 1 milliard d'euros au minimum de pouvoir d'achat aux consommateurs", a fait valoir le ministre Benoît Hamon, défendant ces dispositions figurant dans son projet de loi sur la consommation, en deuxième lecture à l'Assemblée.
Les députés ont validé le principe d'une plus grande ouverture de la distribution de verres et lentilles, qui avait été introduite par le Sénat. Ils ont, par une série d'amendements, précisé les conditions de la vente en ligne de lunettes et lentilles. Ainsi le prestataire en ligne devra permettre au patient d'obtenir des informations et des conseils auprès d'un professionnel de santé qualifié en optique.
La première délivrance de lentilles de contact sera encadrée dans des conditions fixées par décret. En cas de fortes corrections, la délivrance de verres correcteurs sera soumise à une prise de mesure. En outre, les prescriptions de verres correcteurs devront indiquer la valeur de l'écart pupillaire du patient, afin de faciliter leur achat en ligne.
Enfin, les députés ont ramené de 5 à 3 ans la durée de validité des prescriptions pour des verres correcteurs, comme c'est le cas actuellement, alors que les sénateurs avaient allongé ce délai.
Comme l'avait prévu le Sénat, les députés ont acté le principe que les magasins d'optique ne devront plus nécessairement être dirigés par un opticien-lunetier, comme c'était le cas jusqu'alors. Seule la délivrance de verres et lentilles correcteurs sera réservée, au sein de ces établissements, à ces professionnels.
L'opposition s'est élevée contre le dispositif prévu, "mal ficelé et précipité". Le projet de loi repassera début 2014 au Sénat en deuxième lecture.