L'INFO. Désormais, Jérôme Cahuzac va "consacrer toute (son) énergie" à sa défense. Jugeant la situation "intenable", l'homme fort de Bercy a préféré démissionner de ses fonctions de ministre délégué au Budget, mardi soir, "par respect pour le bon fonctionnement tant du gouvernement que de la justice". C'est l'Elysée qui a annoncé cette démission, peu avant 19h. Une décision intervenue après que le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire visant le ministre délégué au Budget concernant un possible compte en Suisse.
Cahuzac réaffirme son innocence. Peu après l'annonce de sa démission par l'Elysée, Jérôme Cahuzac a réaffirmé son innocence par communiqué, dénonçant le "caractère calomniateur" de l'accusation selon laquelle il avait détenu un compte à la banque suisse UBS. Depuis le début de l'affaire, Jérôme Cahuzac n'a pas changé d'un iota sa ligne de défense. Le 5 décembre, lors des Questions au gouvernement, le ministre délégué au Budget avait alors affirmé : "Je n’ai pas, je n’ai jamais eu de compte à l’étranger, ni maintenant ni avant. J’ai saisi la justice d’une plainte en diffamation". Invité du Grand Rendez-Vous Europe 1/I-Télé/Le Parisien, le 6 janvier, l'homme fort de Bercy martelait encore : "Je nie en bloc et en détail. Ça ne peut pas être moi sur les enregistrements car je n'ai jamais eu de compte à l'étranger".
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Qui pour le remplacer ? Le départ du gouvernement du ministre du budget, Jérôme Cahuzac, ne pouvait pas plus mal tomber pour le gouvernement. Il avait en effet tout juste commencé à recevoir les autres ministres pour déterminer les économies envisagées pour réduire drastiquement les déficits publics en 2014. Pour le remplacer, l'Elysée a opté pour un homme de confiance, Bernard Cazeneuve. Jusqu'ici ministre délégué aux Affaires européennes, le nouvel homme fort de Bercy est habitué à gérer des dossiers lourds.
Une attitude "digne". Dans un communiqué, l'Elysée a "remercié" Jérôme Cahuzac "pour l'action qu'il a conduite depuis mai 2012 comme ministre du budget pour le redressement des comptes de la France". Celui que l'on surnommait "l’homme le plus détesté du gouvernement", a reçu le soutien du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Son ancien collègue à Bercy a salué mardi son "attitude digne". "Il souhaite se défendre. Il peut donc le faire désormais sans mettre en difficulté notre tâche déjà bien difficile". André Vallini, député socialiste de l'Isère, a, lui, jugé que Jérôme Cahuzac faisait "preuve de beaucoup d'esprit de responsabilité en quittant le gouvernement alors qu'il n'est même pas mis en examen".