L’Elysée est-il plus avare côté "bonnes œuvres" depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy ? C’est en tout cas ce que note René Dosière, qui rend, mardi, un rapport sur L'Etat bling-bling, compilant "cinq ans d'investigation parlementaire sur le budget de l'Elysée et des ministères".
Après avoir épluché les comptes de l’Elysée, ce député de l’Aisne, apparenté PS, a, en effet, déniché un "poste" du budget présidentiel en nette diminution : celui "des aides sociales aux plus pauvres".
Un budget diminué de moitié
Qu’est-ce que ce service "aux plus démunis" ? "On parle généralement de 'service social' de l'Elysée. Des personnes écrivent au président pour raconter leur situation et parfois demander de l’aide", explique, à Europe1.fr, René Dosière*, avant de poursuivre : "Après lecture de leurs courriers, l’Elysée demande aux services sociaux départementaux de faire une étude et, ensuite, l’Elysée accorde à ces personnes une aide exceptionnelle de 200 ou 300 euros".
Or, depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy, "ces bonnes œuvres de l’Elysée ont considérablement diminué. Elles ne représentent plus que 150.000 euros par an. C’est moitié moins que sous le dernier mandat de Jacques Chirac", précise encore René Dosière. Quelques chiffres : en 2006, ces aides s'élevaient à 298.055 euros. En 2008, elles n'étaient plus que de 141.069 euros. En 2010, de 164.884 euros. En somme, d'un président à l'autre, de 2006 à 2008, les bonnes œuvres de l'Elysée ont fondu de 47,32 %.
Comment expliquer cette diminution d’un mandat à l’autre ? "C’est surtout la femme du président en poste qui gère ce type de service. Sous Bernadette Chirac, cette cellule était très développée : elle était composée de sept personnes", indique le député de l’Aisne.
Les années "Chirac" vs les années Sarkozy
"Aujourd’hui, les membres de ce service ne sont plus que cinq. Ils ont déménagé du Palais de l’Elysée, pour faire de la place aux nouveaux collaborateurs de Nicolas Sarkozy, et se sont installés - en début du quinquennat - dans une rue adjacente", indique René Dosière.
Et le député PS enfonce le clou. "Quand j’ai cherché à savoir pourquoi ce service de l'Elysée avait été réduit, on m’a répondu : 'on ne nous sollicite plus'. J’ai toutefois du mal à la croire. Notamment quand le Palais augmente les personnels de son secrétariat pour traiter un nombre croissant de courriers arrivant à l’Elysée", assène-t-il.
* René Dosière publie aux éditions du Seuil, "L’Argent de l’Etat".