Sortir au plus vite de la tempête. Après l’affaire Cahuzac, c’est l’ancien trésorier de la campagne de François Hollande qui a été placé sous le feu des projecteurs, jeudi, en raison de son statut d’actionnaire de deux sociétés dans des paradis fiscaux. Trop, c’est trop pour le chef de l’Etat, qui organise la contre-offensive depuis le Maroc, où il est en déplacement officiel.
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Le remaniement, c’est non. La rumeur se faisait de plus en plus insistante. Pour fermer une page et en ouvrir une autre, rien de tel qu’un changement de gouvernement, appelé de leurs vœux par nombre de socialistes. L’hypothèse est "imaginable", confiait un ministre à Europe 1, mercredi soir. Elle ne l’est plus. Depuis le Maroc, François Hollande a voulu "une mise au point finale", selon l’expression employée par un de ses conseillers, et fermer la porte à un remaniement à court terme. "C'est un homme qui a failli, alors pour ce qui concerne le fonctionnement du gouvernement, il n'y a de ce point de vue pas de décision à prendre", a déclaré le président.
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Les Français convaincus ? C’est un sondage OpinionWay pour LCI souvent cité par Élysée : 75% des Français approuvent les mesures annoncées par Hollande après les aveux de Cahuzac. Pour se rassurer ? Une autre enquête BVA publiée jeudi dans Le Parisien montre à l’inverse que 53% des Français sont mécontents de la manière dont François Hollande et le gouvernement gèrent l'affaire Cahuzac. Dans l’entourage du chef de l’Etat, on l’assure : la priorité est d’ "arrêter l’hémorragie du socle électoral socialiste" et retrouver la maîtrise du temps pour éviter un remaniement dont François Hollande ne veut pas. Jeudi, à Paris, ses conseillers ont multiplié les réunions pour organiser le contrefeu.
L’agenda du président bousculé. Les priorités du chef de l’Etat ont changé. En fin de semaine prochaine, il devait passer deux jours en Ardèche, comme il l’avait fait à Dijon au début du mois de mars. Un déplacement annulé. "C’est trop compliqué d’aller au contact des Français tant que la situation n’est pas stabilisée", reconnaît un conseiller, qui a sûrement en souvenir les ratés de la visite de Dijon, où le président avait été chahuté. Après un aller-retour en Corrèze samedi, François Hollande passera un week-end studieux à l’Elysée pour affiner sa stratégie de sortie de crise et mettre fin à ce que certains appellent déjà "une crise de régime".