Selon le site internet du Journal du Dimanche, Nicolas Sarkozy aurait bien choisi de soutenir la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI, le Fonds Monétaire International.Le président de la République devrait l'annoncer officiellement demain dans une interview accordée au Journal du Dimanche."Ce serait bien qu'on récupère le poste pour la France". La phrase est du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, à propos de la présidence du Fonds monétaire international, laissée vacante par l'Espagnol Rodrigo Rato. Claude Guéant estime cependant qu'un travail diplomatique préalable reste à faire. "Il faut que nos partenaires européens et américains soient approchés, alors que les Italiens ont des candidats", explique-t-il. Pour faire coup double en lançant une candidature française et en privant le Parti socialiste d'un de ses poids lourds, la droite a fait circuler les noms de l'ex-Premier ministre Laurent Fabius et de Dominique Strauss-Kahn. "Ces noms sont intéressants. Un bon ministre des Finances, c'est bien. A ma connaissance, ils ne sont pas indifférents", indique en effet Claude Guéant. Toutefois, Laurent Fabius n'est pas candidat, a fait savoir vendredi soir son entourage. Et d'un autre côté, l'économiste en chef de la Banque mondiale, François Bourguignon, a confirmé que DSK serait le candidat français à la candidature. "La France essaie de nominer Dominique Strauss-Kahn à ce poste-là", a-t-il déclaré en marge d'une conférence sur la mondialisation à Aix-en-Provence. Il a précisé que l'arrivée de l'ancien ministre socialiste à la tête du FMI serait une bonne chose pour l'institution. La Pologne a fait savoir vendredi qu'elle soutiendrait la candidature de l'ancien gouverneur de la Banque centrale polonaise (BCP), Leszek Balcerowicz, si elle était officielle. Deux autres candidats potentiels ont été évoqués : le Français Jean Lemierre, qui dirige la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), et Mario Draghi, actuel gouverneur de la Banque d'Italie, qui a dit vendredi ne pas être intéressé par le poste. Le conseil d'administration du FMI doit se réunir lundi à Washington à la demande des pays émergents, qui souhaitent remettre en question la traditionnelle répartition entre l'Europe et les Etats-Unis des postes au FMI et à la Banque mondiale. La présidence de la Banque mondiale revient aux Etats-Unis, qui y ont récemment nommé Robert Zoellick à la place de Paul Wolfowitz, démissionnaire. En retour la direction du FMI va jusqu'à présent à un Européen, mais les pays émergents, au nom des nouveaux équilibres économiques mondiaux, veulent avoir davantage leur mot à dire dans ces désignations. Le Français Michel Camdessus, qui a dirigé le FMI pendant 12 ans, a clairement pris en compte ce nouveau rapport des forces dans son discours d'adieu en 2000. En sept ans, la situation n'a guère évolué, mais les puissances émergentes, comme la Chine, l'Inde ou le Brésil veulent désormais faire entendre de plus en plus fortement leur voix.