François Fillon et Jean-François Copé, tous deux candidats à la présidence de l’UMP, partagent cette même inquiétude. En novembre, après le Congrès qui les départagera, le nouvel élu devra faire face à un parti sans le sou, ou presque.
Une baisse de dotation de 10 millions d’euros
Car en 2013, le financement public de l’UMP va passer d’un peu plus de 30 millions d’euros par an, à environ 20 millions. La raison ? L’échec aux législatives du parti qui entraîne une baisse mécanique de dotation de quelque 10 millions d'euros par an. Cette dotation publique annuelle des partis politiques dépend en effet du nombre de voix obtenues au premier tour des élections législatives et du nombre de députés élus.
Pour faire des économies, le parti a déjà décidé de rogner sur deux postes de dépenses importants : l'université d'été et une baisse du personnel. Faute de moyens, l’UMP a en effet renoncé à organiser sa rentrée politique. La dernière université d'été, à Marseille, en septembre 2011, avait coûté la bagatelle de 4 millions d'euros.
Les coupes en baisse du personnel ont aussi déjà commencé. Au siège du parti, rue de Vaugirard, certains étages sont presque vides. En juillet, l’UMP a mis fin à environ 25 CDD. Le même sort a été réservé aux stagiaires.
Revendre le siège du parti ?
La situation financière de l’UMP est telle qu’au sein du parti, certains se demandent s’il ne faudrait pas revendre le siège, situé dans le huppé 15e arrondissement de Paris, inauguré il y a quelques mois à peine.
Pour le trésorier de l’UMP, cette solution n’est pas à l’ordre du jour. Mais Dominique Dord tire la sonnette d’alarme. Si l’UMP ne parviendra pas à faire suffisamment d’économies d’ici quelques mois, le parti devra envisager une augmentation de ses recettes. Qui passerait, par exemple, par une augmentation de la cotisation annuelle demandée aux 260.000 militants.
Quelles que soient les solutions retenues, le trésorier du parti en est persuadé : pour rester à flot financièrement, le prochain président de l’UMP devra "faire pour le parti" ce que Nicolas Sarkozy voulait "faire pour la France".