Alors que ses finances sont mal en point, l'UMP mise sur la générosité des futurs donateurs pour renflouer ses caisses. C'est ce qui ressort du budget 2015 du parti de Nicolas Sarkozy, adopté la semaine dernière en conseil national. Selon ce document obtenu par Europe 1, l'UMP table sur pas moins de 7,5 millions d'euros de dons l'année prochaine. En 2014, elle en a récolté 4 millions...
Le parti a donc du pain sur la planche s'il veut quasiment doubler cette somme. Et il lui faudra de nombreux donateurs, car la loi plafonne les dons aux partis politiques à 7.500 euros par personne. Aujourd'hui, la moyenne des dons à l'UMP s'élève à 68 euros.
Sarkozy, le produit d'appel. "Un pari audacieux", convient un cadre. Mais l'UMP compte sur un produit d'appel vendeur : Nicolas Sarkozy lui-même ! "C'est lui la meilleure nouvelle pour nos finances, il dynamise le mouvement", s'emballe un dirigeant. Le souvenir du "Sarkothon" est resté dans les mémoires : en juillet 2013, le parti avait lancé une grande levée de fonds pour rembourser les frais de campagne de Nicolas Sarkozy invalidés par le Conseil constitutionnel. Avec succès, puisque 11 millions d'euros avaient été réunis en quelques semaines.
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L'UMP relance donc ses adhérents par mail, juste avant Noël. La période a été soigneusement choisie : c'est en fin d'année que les particuliers songent aux déductions fiscales qui découleront des dons. L'UMP lancera ensuite une véritable chasse aux dons par voie postale. Ce qui explique que dans le budget, les "frais de collecte" explosent en passant à 2,65 millions d'euros, soit un million de plus qu'en 2014. Ces dépenses s'expliquent aussi par la nécessité de "traiter" ces donateurs, ce qui engendre un coût en timbres et petits mots de remerciement.
Au régime sec. Le détail du budget montre par ailleurs que l'UMP, toujours criblée de dettes à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros, compte poursuivre la réduction de son train de vie en 2015. Ainsi, le budget consacré au personnel baissera de 1,2 million d'euros. Mais le matériel aussi sera mis au régime sec. Les frais de sécurité et d'entretien seront amputés de 100.000 euros, le budget téléphone diminue de 30.000 euros et celui du parc automobile de 16.000 euros. Il n'y a pas de petites économies.
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