"Je serais assez intéressé que le PS puisse nous dire ce qu'il pense de la légalité des primaires telles qu'il les imagine". Par cette courte phrase, le patron de l’UMP Jean-François Copé a décidé de jeter le trouble sur les primaires socialistes, laissant entendre que tous les participants à ce vote seront fichés.
"La légalité" mise en cause
"Nous allons nous pencher très très sérieusement sur la légalité de cette initiative qui va bien au-delà d'une élection interne à un parti par ses militants", a déclaré Jean-François Copé lors de son point-presse. "Je ne voulais pas dire cela pour introduire la discorde au Parti socialiste, a-t-il ironisé, mais je souhaiterais quand même que les choses soient clarifiées sur ce point", a-t-il ajouté.
Évoquant le mot de "flicage", utilisé par un membre de son bureau politique, Jean-François Copé a ajouté : "en clair, nous nous inquiétons fortement de l'utilisation qui pourrait être faite par un grand parti politique de ces fichiers".
Le président du Sénat lui emboîte le pas
Interrogé sur les accusations de Jean-François Copé, le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, a annoncé sur Public Sénat que la commission des Lois de la Haute Assemblée allait "vérifier la légalité des primaires socialistes". "Oui, les sénateurs vont vérifier la légalité des primaires socialistes car on ne joue pas avec un fichier électoral", a-t-il déclaré, avant d’ajouter : "c’est un sujet qui est posé".
Le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, s'est montré beaucoup plus sceptique. "Le Conseil constitutionnel organise l'élection présidentielle, la procédure d'élection, il n'a pas vocation à vérifier ce qui se passe au sein des partis politiques", a-t-il réagi, avant d'ajouter : "mon problème, c'est le respect de la Constitution, des lois et des droits qui sont garantis par la Constitution, un point c'est tout".
"Mais ils nous prennent pour des nouilles"
Côté PS, ces accusations ne provoquent pas de gros remous. "C’est plutôt un bon signal. Ils n’arrivent pas à trouver l’accroche pour démolir le fond de notre programme, donc ils en viennent à la forme. Mais ils nous prennent pour des nouilles", a ironisé Claude Bartolone, mercredi soir sur Europe 1.
Et le président PS du Conseil général de Seine-Saint-Denis de passer à l’offensive : "je pense que Copé essaye de faire oublier sa réunion insupportable d’hier, sur la laïcité après avoir parlé d’islam."
"Toutes les procédures d'organisation des primaires socialistes ont été examinées avec la Commission nationale informatique et liberté (CNIL), la Commission nationale des comptes de campagne et de financement des partis politiques (CNCCFP), le Conseil constitutionnel et même le ministère de l'Intérieur", a par ailleurs précisé le socialiste François Lamy.