L'INFO. Marine Le Pen ne pouvait espérer mieux. Mardi, au terme d'un bureau politique qualifié de violent par les participants, l'UMP a maintenu sa ligne officielle en cas de qualification d'un candidat FN au second tour, comme c'est le cas lors de la législative partielle du Doubs. Un désaveu pour Nicolas Sarkozy, tenant d'une ligne plus souple. Et une bonne nouvelle pour le Front national, qui se gausse de ses hésitations.
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"L'UMP n'est plus qu'un ramassis d'egos". "Cela révèle beaucoup de choses sur l'UMP, qui est dans une confusion plus grande que jamais. L'UMP n'est plus qu'un ramassis d'egos et de concurrence entre des petits chefs", s'est réjoui Florian Philippot, vice-président du mouvement, au micro d'Europe 1. Dans Le Parisien, Marine Le Pen ne dit pas autre chose, pointant elle aussi du doigt "les incohérences" de l'UMP, et notamment celle "de ses dirigeants : les uns appellent à voter PS, les autres pencheraient plutôt pour le 'ni-ni'. Cela démontre de vraies factures au sein de ce mouvement."
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"L'acte de naissance de l'UMPS". Des fractures dont la patronne du FN entend bien se servir pour démontrer qu'elle est une autre solution au traditionnel bipartisme français. Son bras droit, Florian Philippot (photo), le dit ouvertement : "on a vu avec Alain Juppé l'acte de naissance de l'UMPS, c'est-à-dire qu'ils sont si faibles maintenant, tous les deux, qu'ils sont acculés à se mettre ensemble face à la force patriote qu'est le Front national." Et l'eurodéputé d'ajouter, satisfait : "je m'en réjoui car on va enfin vers de vrais clivages, non plus entre cette droite et cette gauche qui n'ont plus aucun sens, mais entre eux et nous".
Sarkozy, "l'ennemi numéro 1". Pour Marine Le Pen, il existe un autre motif de satisfaction : l'affaiblissement de l'autorité de Nicolas Sarkozy, qu'elle considère comme "son ennemi numéro 1". En ne réussissant pas à imposer ses vues au sein de sa propre famille politique, l'ancien chef de l'Etat se retrouve en position de faiblesse. "Le résultat dans le Doubs démontre surtout que son retour n'a pas eu d'impact chez les électeurs", raille encore Marine Le Pen.
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Car la patronne du FN sait que dans la perspective de 2017, un second tour face à François Hollande plutôt que face à Nicolas Sarkozy l'avantagerait incontestablement. "Arithmétiquement parlant, le report des voix nous serait plus favorable si l'UMP était battue au premier tour", reconnait sans peine un de ses proches dans Le Parisien.