L'UMP en ordre de bataille. A peine la primaire terminée, la droite se positionne déjà face à François Hollande, candidat socialiste pour 2012. Le parti présidentiel a mis en place une stratégie à trois niveaux.
Surfer sur la "gauche molle"
Premier angle d'attaque choisi : la personnalité de l'ancien premier secrétaire du PS, dont l'image d'homme de la synthèse et du consensus mou lui colle à la peau depuis des années. L'accusation de "gauche molle" portée par Martine Aubry pendant la campagne socialiste est d'ailleurs reprise à son compte par l'UMP. Le secrétaire général du parti, Jean-François Copé, a ainsi estimé lundi que François Hollande, était "le champion du monde de l'ambiguïté" et du manque de "courage".
"La gauche dite molle, c'est surtout l'inaptitude à prendre des décisions courageuses. Qu'est-ce qu'on dit de François Hollande ? On dit qu'il est habile, on ne dit jamais qu'il est courageux. Prendre une décision courageuse, c'est prendre une décision au risque d'être impopulaire si c'est pour le bien de notre pays", a insisté le député-maire de Meaux.
Même son de cloche chez Christian Jacob. La stratégie de François Hollande durant la primaire aura été d'être "Monsieur je ratisse tout, je ramasse tout mais je ne me positionne sur rien", a critiqué le patron des députés UMP.
Le CV de François Hollande
Alors que le ministre des Transports Thierry Mariani s'est amusé lundi à rappeler les "quelques vérités assenées" par Ségolène Royal sur François Hollande et sa gestion du "département le plus endetté de France", l'UMP entend pointer du doigt l'inexpérience et l'absence de CV gouvernemental du candidat socialiste. Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l'UMP, a ainsi opposé lundi le "capitaine inexpérimenté" qu'est à ses yeux François Hollande, au "capitaine courageux Nicolas Sarkozy".
"L'inexpérience et le manque d'expérience internationale de François Hollande sont un sérieux handicap pour tenir fermement la barre du navire France dans la tempête mondiale économique et monétaire", a-t-il conclu.
Le programme PS dans le viseur
Dernier angle d'attaque : la crédibilité du programme socialiste. "Le temps des explications" est venu a prévenu Jean-François Copé lundi. "Nous allons prendre les Français à témoin", a-t-il dit. Objectif affiché : "décortiquer le caractère irréaliste des propositions socialistes et présenter aux Français nos propres propositions", a souligné le patron de l'UMP. Dès mardi, lors d'une convention intitulée "Le projet socialiste à la loupe: le grand malentendu", l'UMP va s'attaquer à "décrypter les très grandes faiblesses" du programme du PS et en "faire un chiffrage", a-t-il indiqué.
La droite entend là encore rebondir sur les attaques développées par Martine Aubry sur le "contrat de génération" de François Hollande, destiné à favoriser à la fois l'emploi des jeunes et des seniors. La porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse a ainsi jugé lundi que cette "possibilité existait déjà" dans la loi de 2010 réformant les retraites. "Soit vous réinventez la poudre, soit vous faites quelque chose de beaucoup plus massif, les emplois aidés, qui coûte beaucoup plus cher", a-t-elle lancé.
La ministre du Budget a par ailleurs estimé que "demain" sera "l'heure du reniement" ou "de la facture" après la victoire de François Hollande, évoquant "une surenchère de promesses" et le coût des 60.000 créations de postes dans l'Education nationale promises par député de Corrèze.
Enfin, si officiellement Nicolas Sarkozy n'est toujours pas candidat à sa succession, l'Elysée reste persuadé que la personnalisation de la campagne devrait aussi permettre à la droite de marquer des points.