La brebis égarée va-t-elle retrouver le troupeau ? Au lendemain de "la défaite" de la majorité aux élections sénatoriales, l'UMP ne semble pas fermer définitivement la porte à Pierre Charon, élu sénateur de Paris dimanche sur une liste "dissidente" après avoir été suspendu du parti présidentiel. Des appels du pieds mais en pointillés. Car désormais, les troupes doivent se mettre en ordre de bataille pour une autre échéance : 2012.
Invité du journal de 20 heures lundi sur TF1, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, n'a pas exclu de réintégrer Pierre Charon. Sans être catégorique cependant. "Il me semble qu'il faudra qu'on soit rassemblés pour la suite", a prôné le patron de la majorité présidentielle après avoir reconnu que lorsque "on est divisés, ça peut coûter très cher".
"Il (Pierre Charon NDLR) a déclaré quand même très clairement qu'il allait voter avec la majorité UMP donc ça serait logique. Cela dit, à chaque jour suffit sa peine aussi", a nuancé Jean-François Copé.
Pour expliquer cette "défaite" dont "chacun doit assumer les responsabilités", le secrétaire général de l'UMP a pointé "des querelles de personnes localement ou parfois nationalement". "Quand on voit l'essentiel, ce que ce qui nous rassemble est tellement supérieur à ce qui nous divise", a-t-il conclu.
"Il s'est exclu de lui-même"
Du côté de Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, les choses semblent un peu moins claires lorsqu'il s'agit de Pierre Charon.
"Je crois qu'il s'est exclu de lui-même de l'UMP ", a insisté Christian Jacob au micro d'Europe 1. "Il y aura un débat au sein de la fédération mais c'est quand même très compliqué à partir du moment où on décide de conduire une liste contre celle de sa famille politique. Il y aura des réunions des fédérations départementales puis au niveau national, les choses seront tranchées le moment venu. Mais ces divisions nous ont fait perdre des sièges incontestablement", a-t-il conclu.
"Ces divisions nous ont fait perdre des sièges" :
Pierre Charon a lancé sa fronde contre l'UMP en voyant qu'on lui avait préféré Daniel-Georges Courtois, conseiller de Paris et ex-conseiller de François Fillon. Suspendu immédiatement après l'annonce de sa liste dissidente, l'ancien proche de Nicolas Sarkozy s'est coupé de la majorité après son dérapage sur la ministre Chantal Jouanno, championne de karaté et tête de liste à Paris.
"Qu'elle soit sur les tatamis ou au lit , elle est tête de liste" et sera donc élue, avait-il lâché avec beaucoup d'élégance.